Des inondations provoquent de grands dégats en Afrique australe: des milliers de gens sont dans le besoin
Niveau alarmant
Le pire des inondations est dans le centre du Mozambique. De fortes pluies qui persistent depuis trois semaines dans le centre et le nord du Mozambique, au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe ont provoqué la crue des rivières Zambèze, Chire et Rivubue dans les provinces de Tete, Manica, Sofala et Zambesia. Le cours inférieur du Zambèze au Mozambique, long de 800 kilomètres, se maintient à un niveau alarmant depuis presqu’une semaine.
Dégradation au Mozambique
« Le PAM intervient pour des inondations localisées en Afrique australe, mais nous sommes particulièrement inquiets par la dégradation de la situation au Mozambique où un niveau record a été atteint, car le pays continue de recevoir les eaux de pluie des pays voisins » a déclaré Amir Abdullah, directeur régional du PAM en Afrique du Sud.
« Nous avons utilisé des stocks de nos entrepôts intermédiaires pour répondre aux inondations dans la région, mais au Mozambique leur intensité nécessitera des fonds supplémentaires d’urgence » a ajouté Amir Abdulla.
Evacuation des gens et distribution de nourriture
Le gouvernement du Mozambique a déployé des effectifs militaires pour aider à l’évacuation des gens dans les régions les plus touchées et le PAM a déjà commencé la distribution de 300 tonnes de nourriture d’urgence à 2 000 personnes rassemblées dans des centres à Mutara, un des endroits les plus touchés.
Depuis le début décembre, les inondations au Mozambique ont détruit plus de 4 600 maisons, 100 écoles et quatre centres de santé. 46 500 personnes ont été déplacées et 29 tuées. Plusieurs routes principales et secondaires sont submergées, isolant de nombreuses communautés y compris dans les capitales des districts de Zumbu et Mutarara dans la province de Tete.
Barrage de Cahora
De plus, les fortes pluies de janvier en Zambie ont gonflé à un niveau inquiétant les eaux du réservoir du barrage de Cahora Bassa dans la province de Tete au Mozambique. Le débit au barrage est demeuré constant à 10 000 mètres cubes par seconde la semaine dernière alors que les déversements augmentent et devraient atteindre aujourd’hui 8 400 mètres cubes par seconde.
Le débordement aggravera sûrement la monté des eaux du bassin de la rivière Zambèze et pourrait atteindre des niveaux inégalés depuis les inondations au Mozambique en 2000 et 2001.
Appel à la communauté internationale
Le PAM prévoit lancer un appel aux donateurs de la communauté internationale en début de semaine prochaine pour soutenir les efforts du gouvernement du Mozambique pour contenir la crise. Cet appel devrait inclure l’aide alimentaire, les opérations aériennes pour participer au sauvetage et la distribution du matériel de secours et de télécommunication pour aider le gouvernement à coordonner son action humanitaire.
On estime qu’environ 285 000 personnes pourraient avoir besoin d’aide alimentaire au Mozambique dans les prochains mois étant donné que plusieurs ont dû fuir la montée des eaux et laisser derrière eux leurs biens modestes et leurs réserves de nourriture.
Récoltes
Bien qu’il soit trop tôt pour anticiper l’impact sur les productions agricoles dans la région, les récoltes sont en période de croissance et les récoltes sont prévues pour avril et mai. Des estimations préliminaires établissent déjà que 15 000 hectares de cultures ont été détruits au Mozambique.
Jusqu’à maintenant, les inondations ont touché l’Angola, Madagascar, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe. Le PAM a mis en œuvre un plan de réponse dans la région mais les conséquences des inondations au Mozambique devraient aller en s’aggravant car le pays reçoit les eaux de plusieurs pays. Le PAM, qui fait déjà face à un manque de fonds pour l’ensemble de ses opérations en Afrique australe, aura besoin de 105 millions de dollars d’ici la fin de l’année.
« Notre intervention dans la région est ralentie par le sérieux manque de fonds et les besoins sont maintenant criant au Mozambique » a déclaré M. Abdulla. « Avec la situation qui s’aggravera sans doute dans les jours à venir, nous aurons besoin de tout le soutien de la communauté internationale.»