Des biscuits énergétiques convoyés par un avion pour 200 000 victimes des inondations au Kenya
Un deuxième avion, de même provenance, contenant également 94 tonnes de biscuits est attendu dans la capitale kenyane dans les jours qui viennent. Les biscuits seront acheminés par route jusqu’à Garissa à l’est du Kenya et dans les camps de réfugiés de Dadaab.
Montée des eaux
« Le PAM a des réserves de nourriture dans ses entrepôts au Kenya mais beaucoup de Kenyans du Nord-est ont dû fuir leurs maisons à cause de la montée des eaux et n'ont plus de Ils ont donc besoin de biscuits pour surmonter cette situationBurkard Oberle, Directeur du PAM au Kenya
bois de chauffage pour faire cuire la nourriture. Certains ont également perdu leurs biens, y compris leurs ustensiles de cuisine. Ils ont donc besoin de biscuits pour surmonter cette situation » a déclaré Burkard Oberle, Directeur du PAM au Kenya.
« L'inondation a en outre rendu beaucoup de routes impraticables, à tel point que quelques camions du PAM se sont embourbés. Ces biscuits apportent une aide immédiate aux survivants les plus affectés. »
Opération aéroportée
Le PAM a lancé lundi une opération régionale aéroportée de trois mois, d’un montant de 11,4 millions de dollars, comprenant avions et hélicoptères pour transporter le personnel et l'aide humanitaire destinée à plus d’un million de personnes dans des régions inondées du Kenya et du sud de la Somalie.
Le Fond Central d’Intervention d’Urgence des Nations Unies (CERF) prendra en charge les coûts d’achat et de transport des biscuits. Cette aide couvrira les besoins de 100 000 réfugiés des camps de Dadaab ainsi que de 100 000 Kenyans affectés par les inondations, pour une durée de trois jours. Un hélicoptère affrété par le PAM a quitté Nairobi mardi, avec à son bord des membres du PAM et du gouvernement kenyan pour conduire une mission d’évaluation de 3 jours, ciblée sur les besoins des personnes dans les zones inaccessibles par la route.
Plus de 78 000 réfugiés, principalement somaliens, vivant dans les camps en zone inondable à l’est du Kenya ont perdu leurs maisons quand les fleuves saisonniers sont sortis de leurs lits, le 11 novembre, après plusieurs jours de fortes pluies.
Différents camps touchés
Ces derniers jours, le PAM et l’ONG partenaire CARE, sont parvenus à distribuer des rations de 14 jours dans les camps de réfugiés de Hagadera et de Dagahaley près de Dadaab. Hagadera compte 55 000 résidants et Dagahaley 37 000.
Le PAM et CARE ont également effectué une distribution de rations de sept jours dans le camp d'Ifo dont une grande partie a été recouverte par les eaux pendant une semaine. Ceux qui ont manqué la distribution en raison de l'inondation reçoivent des biscuits à haute teneur énergétique. Le PAM espère que d’ici vendredi chacun des 54 000 réfugiés d'Ifo aura reçu soit des biscuits, soit une semaine de rations.
Les inondations ont touché 90 pour cent des résidants d'Ifo. Beaucoup de gens se sont réfugiés en altitude et ont construit de petites huttes en brindilles couvertes de tissu.
Risques de maladies
Pendant les éclaircies, les réfugiés pataugent dans l'eau profonde pour récupérer le bois de chauffage et les matériaux de construction. Les toilettes des camps ont débordé pendant les inondations et le personnel sanitaire craint une augmentation des diarrhées et des autres maladies causées par le contact avec de l'eau souillée.
Les Nations Unies estiment qu’un total de 1,8 million de personnes est actuellement affecté par les inondations au Kenya, en Somalie et en Ethiopie. Ces inondations surviennent après une période de sécheresse qui a touché toute la région au début de l’année, décimant le bétail et rendant des millions de personnes dépendantes de l'aide alimentaire.
Environ 200 000 Kenyans dans le nord du Kenya et sur la côte, qui recevaient jusqu’ici une assistance alimentaire de la part du PAM, ne peuvent être atteints par la route. La petite saison des pluies devrait s’achever en décembre mais peut se prolonger jusqu’au mois de janvier.