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Déclaration du Directeur exécutif du PAM sur le harcèlement sexuel et les violences sexuelles

Dans un email adressé au personnel, le directeur exécutif du PAM David Beasley a aujourd’hui annoncé les changements apportés à la politique de l’agence en matière de harcèlement sexuel, de violence sexuelle et d’abus d’autorité. Voici l’email :

Chers collègues,
Il m’est apparu évident que, malgré les efforts du Programme Alimentaire Mondial ces deux dernières années pour lutter contre le harcèlement sexuel, les violences sexuelles et tout autre manquement, nous avons encore un long chemin à parcourir.
Aujourd’hui, je tiens à vous faire part des changements que nous apportons à notre Politique sur le harcèlement, le harcèlement sexuel et l’abus de pouvoir qui renforceront notre attitude ferme pour garantir une meilleure protection des victimes ainsi que pour trouver et sanctionner ceux qui se sont rendus coupables de manquement de cette nature. Ces nouvelles modifications comprennent, mais ne se limitent pas à :
 

  • La fin de la limite actuelle de six mois pour signaler des violations;
  • L’examen de plaintes anonymes et de plaintes venant d’anciens employés;
  • L’enquête de tout comportement abusif, même en l’absence de manifestation d’une victime;
  • De plus fortes sanctions contre toute personne qui userait de représailles envers une victime.

Nous prenons actuellement les mesures nécessaires pour finaliser ces changements, afin qu’elles soient appliquées dans les semaines à venir. Nous vous tiendrons informés du moment où ces changements seront effectifs.
Je souhaite aborder un aspect de ce problème qui me dérange particulièrement. Je sais que certains de nos collègues du PAM ont peur de s’exprimer, pensant qu’ils ne peuvent déposer plainte sans que leurs postes ne soient menacés ou leurs carrières mises en échec. Une telle atmosphère est inacceptable. Nous devons et trouverons les moyens nécessaires pour nous assurer que chacun se sente en confiance et protégé quand une plainte est déposée.
Les seules personnes qui devraient s’inquiéter de nos mesures dans ce domaine sont celles qui commettent ces actes. Le PAM a effectivement pris des mesures sérieuses contre les personnes accusées de harcèlement sexuel, allant de leur suspension le temps de l’enquête, jusqu’à leur licenciement lorsque les faits étaient avérés. Nous avons étudié et poursuivrons l’examen de l’exactitude des allégations, et ces nouvelles mesures nous permettront d’être à même d’attaquer ce problème à la racine.
Je veux que le PAM soit un leader dans cette problématique. Je veux non seulement que nous jouions un rôle moteur en matière de politique et de procédure, mais aussi de manière générale, au niveau de la culture d’entreprise que nous devrions avoir au 21ème siècle. J’ai l’intention, cette année, d’échanger et d’écouter les femmes à tous les niveaux du PAM sur ces questions. Je crois que nous pouvons être à l’avant-garde de ce mouvement au sein des Nations unies, et même, dans le monde de l’humanitaire.
Une façon d’y parvenir consiste à recruter plus de femmes dans les rangs du PAM, tant à l’échelle nationale qu’au niveau international. Nous mettrons en place également davantage d’opportunités pour soutenir les femmes dans l’obtention de postes à responsabilités et de promotions.
Au cours de mes déplacements sur le terrain, je me suis toujours intéressé à la parité entre les genres, et j’ai été souvent frappé de constater que certains de nos bureaux étaient en retard dans ce domaine. J’ai clairement indiqué aux responsables que j’attendais des mesures spécifiques — ainsi que des indicateurs — pour répondre à l’impératif de parité entre les genres dans leurs bureaux.
Plus largement, le service des Ressources Humaines travaille à l’élaboration d’un Plan d’action pour la parité entre les sexes qui permettra de traiter cette problématique mais aussi d’étudier nos procédures de recrutement, de fidélisation et de promotion des femmes au PAM.
Enfin, je tiens à vous faire part des propos que j’ai tenus face au cadres dirigeant en fin de semaine passée lors d’un rendez-vous : si vous n’êtes pas prêts à traiter chaque personne avec dignité et respect, et si l’augmentation du nombre de femmes à tous les échelons du PAM vous pose problème, alors vous n’avez pas votre place au PAM.Mais j’ose espérer que les gens n’acceptent pas seulement les changements qui s’amorcent, mais qu’ils y adhèrent comme à quelque chose qui fera du PAM l’agence à la pointe de ce combat pour toute personne qui y travaille. Cordialement,
David