Déclaration de Josette Sheeran, Directrice exécutive du PAM,concernant la Déclaration Ministerielle agricole du G20
La réunion ministérielle agricole du G20, qui s’est tenue aujourd’hui, vient à un moment critique pour les populations qui souffrent de la faim. En 2011, un scénario inquiétant se profile, celui d’une “tempête parfaite” où trois tendances se croisent, soit la hausse des prix alimentaires, les chocs climatiques et l'instabilité politique. Les ménages les plus pauvres, qui dépensent jusqu’aux trois quarts de leurs revenus en denrées alimentaires de base, ont besoin, dès à présent, d’une action concrète. Près d’un milliard d’individus se couchent chaque soir la faim au ventre.
La Déclaration Ministérielle et le Plan d'action sur la volatilité des prix alimentaires et agricoles mettent en avant des actions concrètes pour relever les défis auxquels doivent faire face les pays et les populations vulnérables qui ont une faible résilience face aux chocs extérieurs. Ils réitèrent avec force le droit de tous à une nourriture saine et nutritive, ainsi que l’importance d’agir rapidement pour pourvoir aux besoins alimentaires urgents.
Le Plan d'action confirme et renforce la capacité du PAM et des autres acteurs à évaluer et répondre aux crises alimentaires. Parallèlement, il renforce la capacité des nations et des populations à mieux gérer les risques et répondre à leurs propres besoins en termes de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le PAM se réjouit de cet accord historique et des dispositions de ce Plan d'Action qui visent à :
- S’assurer que, en temps de crise, les personnes sous-alimentées aient accès aux denrées alimentaires - par le biais du PAM - en levant les restrictions à l’exportation ou les taxes exceptionnelles sur les denrées alimentaires humanitaires. Et promouvoir un large soutien mondial pour des actions similaires menées par les agences onusiennes et l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
- Offrir aux pays et aux populations vulnérables un accès sûr et rapide à une quantité suffisante de nourriture, lorsque nécessaire, en demandant au PAM et à d'autres acteurs de proposer un modèle pour la conception d’un système de réserves humanitaires d’urgence.
- Protéger les chaînes d'approvisionnement humanitaires contre les perturbations dans les prix et l’approvisionnement. Maximiser la portée de ces chaînes d’approvisionnement pour les populations vulnérables, en soutenant l’utilisation d’outils déjà mis en place par le PAM, comme les mécanismes d’achats anticipés et de pré-positionnement de l’assistance alimentaire.
- Renforcer les systèmes d’évaluation des besoins alimentaires, en mettant en place un nouveau système intitulé “Agricultural Market Information System” (AMIS) et un Forum de Réponses Rapides qui contribueront tous deux à établir un nouveau système d’information de crise. Ce système aidera à améliorer la qualité et la précision des données sur la production agricole et la consommation alimentaire, en utilisant des données collectées par le “Système d’analyse et cartographie de vulnérabilité” (VAM) du PAM
- Souligner l’importance de l’évolution de la stratégie du PAM, de l’aide alimentaire vers l’assistance alimentaire, en soutenant “une assistance alimentaire moderne, flexible et diversifiée” comme un “outil essentiel pour faire face à l’insécurité alimentaire et réduire l’impact négatif de la hausse et de la volatilité des prix sur les plus vulnérables. »
Cet accord est un message clair qui prouve l’engagement des puissances économiques mondiales à protéger les plus démunis contre l’impact dévastateur de prix alimentaires élevés et volatiles. Il envoie un message d’espoir à près d’un milliard d’individus souffrant de la faim aujourd’hui dans le monde.