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Danger : les fonds d’urgence du PAM sont au plus bas

ROME - Le PAM, confronté au défi colossal de nourrir en 2006 plus de 50 millions de personnes en Afrique, dans des situations de crises très graves comme celle de la Corne de l’Afrique, a déclaré aujourd’hui que beaucoup de personnes ne reçoivent de l’aide alimentaire uniquement parce que l’agence a substantiellement puisé dans ses réserves d’urgence, pour éviter souffrances et famine.


En dépit des appels renouvelés du PAM auprès de la communauté internationale pour qu’elle soutienne ses opérations à travers le continent, le manque cruel de dons a forcé l’agence à puiser de plus en plus dans ses propres réserves pour financer les besoins alimentaires immédiats, anticipant sur de futures contributions.



« Nous avons mis en place un système financier pour veiller à ce que les gens ne meurent pas de faim quand les dons n’arrivent pas. Mais ces prêts internes ne peuvent être renouvelés si la communauté internationale n’intervient pas pour reconstituer les fonds » a déclaré James Morris, directeur exécutif du PAM.





Réagir vite face aux crises





L’un des principaux mécanismes de financement interne du PAM est le Compte d’Intervention Immédiate (CII), un fond autorenouvelable qui a permis à l’agence de réagir rapidement pour faire face aux récentes crises, notamment le tremblement de terre au Pakistan et les crises au Niger et au Darfour.



En 2005, le PAM s’est servi de ce compte pour allouer des montants sans précédent – plus de 100 millions de dollars. Mais le CII n’a pas été alimenté par de nouvelles contributions substantielles, et présente le solde le plus bas jamais atteint (moins de 20 millions de dollars).





Tenir pendant la période de ‘soudure’







De plus en plus sollicités pour répondre aux crises, nous exhortons la communauté internationale à ne pas oublier que nous ne pouvons apporter plus d’aide que nous n’en recevons nous-même – qu’il s’agisse d’argent ou de nourritureJames Morris, Directeur exécutif du PAM

Au cours de la seconde moitié de l’année dernière, le PAM avait déjà été amené à puiser dans ses propres réserves car ses appels d’urgence pour venir en aide à des millions de personnes en Afrique australe n’avaient pas permis de récolter les fonds nécessaires pour couvrir la période de ‘soudure’ critique de décembre à avril 2006.



Avec un total de 113 millions de dollars, le PAM a pu apporter suffisamment de nourriture à 9,3 millions de personnes dans six pays.



Les contributions des donateurs ont ensuite permis de reconstituer les deux tiers de cette avance, mais il reste encore à combler un déficit de 37 millions de dollars.





Insécurité alimentaire





Le PAM doit par ailleurs financer les programmes en cours visant à nourrir des millions de personnes dans le besoin à travers la région, où le VIH/Sida fait peser la menace de l’insécurité alimentaire pour les années à venir.



« Les personnes frappées par une catastrophe ne peuvent attendre – nous devons être prêts à leur venir en aide le plus rapidement possible » a déclaré James Morris.



« De plus en plus sollicités pour répondre aux crises, nous exhortons la communauté internationale à ne pas oublier que nous ne pouvons apporter plus d’aide que nous n’en recevons nous-même – qu’il s’agisse d’argent ou de nourriture. Nous dépendons de la générosité des donateurs pour le moindre centime que nous dépensons à aider les personnes qui vivent dans la pauvreté et qui souffrent de la faim».





Un financement plus prévisible et plus sûr

La République démocratique du Congo et le Soudan sont deux autres pays, outre l’Afrique australe, pour lesquels le PAM a dû puiser largement dans ses propres réserves et cherche à obtenir une réponse généreuse de la part des donateurs.



« Le PAM se félicite de l’élargissement du Fond central d'intervention pour les urgences humanitaires des Nations Unies (CERF), réalisé en début de ce mois. Cette tentative visant à obtenir un financement plus prévisible et fiable ne se substitue pas à notre propre mécanisme ICC, mais le complète » a déclaré James Morris.