2005: Année exceptionnelle en catastrophes humanitaires
"Le fait est que 2005 a été une année exceptionnelle en catastrophes pour des millions de personnes," a déclaré J. Morris en rappelant l'offensive implacable du tsunami dans l'Océan Indien, la sécheresse et l'invasion de criquets au Niger, le conflit persistant au Darfour, les ouragans Katrina et Stan, et le tremblement de terre dévastateur au Cachemire.
Etre prêt à toute éventualité en 2006
"Personne ne sait ce que 2006 nous réserve, a-t-il poursuivi. Nous pouvons espérer une année plus calme, avec des pluies en temps voulus et une activité sismique limitée. Mais nous devons être prêts à toute éventualité. Et si nous devons faire appel à nos donateurs déjà généreux pour d'autres financements, c'est exactement ce que nous ferons."
Un dangereux manque de financement
J. Morris s'est dit préoccupé par le dangereux manque de financement de nombreuses opérations du PAM, contrastant avec la réponse exceptionnelle à la crise du tsunami. A titre d'exemple, l’appel de fonds du PAM de 100 millions de dollars pour fournir une assistance aérienne aux opérations de secours de l'ONU au Pakistan n'est même pas à moitié financée (42,6 millions de dollars) tandis qu'il manque plus de 100 millions de dollars sur les 317 millions nécessaires d'ici avril 2006 pour nourrir près de 10 millions de personnes dans le sud de l'Afrique.
Les dons arrivent souvent trop tard
"Le problème s'explique en partie par le fait que nous nous sommes habitués aux images télévisées des sécheresses, des inondations, des glissements de terrains et des tremblements de terre, et même des guerres, a affirmé J. Morris. Nous ressentons encore de la compassion mais nous avons perdu le sens de l'urgence. Et ce que nous ressentons en tant qu'individus se reflète dans l'action des gouvernements – les dons arrivent mais souvent beaucoup plus lentement que ce qu'il faudrait".
Mr Morris a cependant précisé que, en fin de compte, la réponse de la plupart des donateurs aux crises de 2005 a été formidable.
Une assurance famine pourrait sauver des vies
Selon lui, le plus gros problème auquel le PAM est actuellement confronté est celui de la maîtrise du délai entre le moment où se produit une catastrophe et celui où les dons arrivent. Pour régler ce problème, le PAM doit notamment puiser dans ses réserves par anticipation sur les dons qui lui parviennent. L'agence est cependant en train d'expérimenter un programme qui consiste à fournir une assurance famine aux populations vulnérables vivant dans des régions prédisposées à la sécheresse.