Déclaration sur l'incident du convoi à Gaza
Peu de temps après avoir passé le dernier point de contrôle après le point de passage de Zikim dans la bande de Gaza, le convoi a rencontré une foule importante de civils qui attendaient anxieusement d'avoir accès à des denrées alimentaires dont ils avaient désespérément besoin.
À l'approche du convoi, la foule qui entourait le convoi a été la cible de tirs de chars israéliens, de tireurs d'élite et d'autres tirs d'armes à feu.
Nous sommes profondément préoccupés et attristés par cet incident tragique qui a coûté la vie à d'innombrables personnes. Beaucoup d'autres ont subi des blessures qui mettent leur vie en danger. Ces personnes essayaient simplement d'accéder à de la nourriture pour se nourrir et alimenter leurs familles au bord de la famine. Ce terrible incident souligne les conditions de plus en plus dangereuses dans lesquelles les opérations humanitaires sont forcées d'être menées à Gaza.
Cet incident violent survient en dépit des assurances données par les autorités israéliennes selon lesquelles les conditions opérationnelles humanitaires s'amélioreraient, notamment en ce qui concerne l'absence de forces armées le long des itinéraires des convois humanitaires.
Il ne devrait jamais, au grand jamais, avoir de groupes armés à proximité ou sur nos convois d'aide, comme nous l'avons répété à maintes reprises à toutes les parties au conflit. Les tirs à proximité des missions humanitaires, des convois et des distributions de nourriture doivent cesser immédiatement. Toute violence visant des civils en quête d'une aide humanitaire est totalement inacceptable.
Nous nous en tenons fermement à nos principes d'indépendance, d'impartialité et de neutralité. C'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles les communautés nous font confiance.
Le Programme alimentaire mondial continue d'appeler à la protection de tous les civils et des travailleurs humanitaires qui apportent une aide vitale. Les équipes du PAM qui accompagnent les convois ne devraient pas avoir à risquer leur vie pour en sauver d'autres. Sans ces conditions fondamentales, nous ne pouvons pas continuer à fournir une aide vitale dans la bande de Gaza.
La crise de la faim à Gaza a atteint un degré de désespoir sans précédent. Des personnes meurent à cause du manque d'assistance humanitaire. La malnutrition s'aggrave et 90 000 femmes et enfants ont besoin d'un traitement d'urgence. Près d'une personne sur trois ne s'est pas alimentée depuis plusieurs jours. L'aide alimentaire est le seul moyen pour la plupart des gens d'avoir accès à de la nourriture, car le prix du kilo de farine a grimpé à plus de 100 dollars sur les marchés locaux.
Seule une augmentation massive des distributions d'aide alimentaire peut stabiliser cette situation en spirale, apaiser les angoisses et restaurer la confiance des communautés quant à l'arrivée de nouvelles denrées alimentaires.
Un cessez-le-feu est attendu depuis longtemps. Tous les otages devraient être libérés et les organisations humanitaires devraient pouvoir fournir de manière cohérente, prévisible, ordonnée et sécurisée des denrées alimentaires essentielles à la population civile de Gaza, où qu'elle se trouve sur le territoire de la bande de Gaza.
Le PAM est prêt à intervenir. Nous disposons d'approvisionnements alimentaires à proximité, d'équipes expérimentées sur le terrain et de systèmes éprouvés pour répondre à grande échelle. Nous l'avons déjà fait et nous pouvons le refaire.
Nous demandons instamment à la communauté internationale et à toutes les parties prenantes de préconiser et de faciliter l'acheminement de l'aide alimentaire vitale aux populations souffrant de la faim à Gaza, en toute sécurité et sans entrave, où que se trouvent les familles.