La faim et la malnutrition augmentent en Afrique de l’Ouest et du Centre, selon un rapport
Histoire | 12 Avril 2024
Une crise alimentaire mondiale
- Dans 74 pays à travers le monde
- 343 millions de personnes souffrent de faim aiguë
L'ampleur de la crise de la faim et de la malnutrition dans le monde est énorme. En tout, 1,9 million de personnes sont confrontées à une faim catastrophique, principalement à Gaza et au Soudan, mais aussi dans certaines régions du Soudan du Sud, d'Haïti et du Mali. Ces personnes sont au bord de la famine. Au camp de Zamzam, au nord du Soudan, la famine a été officiellement déclarée. De nombreuses crises alimentaires sont exacerbées par des problèmes multiples et interdépendants, qui se renforcent d'année en année.
Quelles sont les principales causes de la crise alimentaire mondiale ?
Conflits
Au total, 65 pour cent des 343 millions de personnes confrontées à une faim aiguë vivent dans des pays fragiles ou touchés par un conflit. La violence et l’instabilité au Moyen-Orient, en Afrique de l’Est, centrale et occidentale ainsi que dans les Caraïbes, en Asie du Sud et en Europe de l’Est sont particulièrement préoccupantes. Les conflits perturbent la production alimentaire, obligent les gens à quitter leurs foyers et leurs sources de revenus, et entravent souvent l’accès humanitaire aux personnes qui en ont le plus besoin.
Climat
La crise climatique est l’une des principales causes de la forte augmentation de la faim dans le monde. Les chocs climatiques détruisent des vies, les récoltes et les moyens de subsistance, et compromettent la capacité des populations à se nourrir. La faim deviendra incontrôlable si le monde ne prend pas de mesures immédiates en faveur du climat.
Économie
La lenteur de la croissance mondiale et les facteurs de stress économiques, liés à la lente reprise après la pandémie et aux retombées de la guerre en Ukraine, continuent d’affecter les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cela limite les investissements dans les programmes de protection sociale, à un moment où les prix des denrées alimentaires restent à des niveaux de crise.
Déplacement
Les personnes déplacées de force sont confrontées à des vulnérabilités spécifiques liées à l’insécurité alimentaire, notamment un accès limité à l’emploi, aux moyens de subsistance, à la nourriture et au logement, ainsi qu'une dépendance croissante à l'aide humanitaire, qui tend à diminuer.
Comment mettre fin à la crise alimentaire mondiale ?
Un effort coordonné entre les gouvernements, les institutions financières, le secteur privé et les partenaires reste la seule voie pour résoudre la crise alimentaire mondiale. Dans des pays comme la Somalie, la communauté internationale a su se mobiliser en 2022, réussissant ainsi à éloigner les populations du seuil de la famine.
Des solutions politiques et diplomatiques sont nécessaires pour renforcer les efforts de consolidation de la paix et garantir un accès sûr et sans restriction au-delà des frontières et des lignes de conflit – pour sauver des vies et empêcher que la catastrophe alimentaire ne s’étende encore davantage.
Mais il ne suffit pas de maintenir les gens en vie. Nous devons aller plus loin, et cela ne peut être réalisé qu’en s’attaquant aux causes sous-jacentes de la faim. Le travail du PAM visant à renforcer la résilience, à s'adapter au changement climatique, à promouvoir une bonne nutrition et à améliorer les systèmes alimentaires jette les bases d'un avenir plus prospère pour des millions de personnes.
En seulement quatre ans, le PAM et les communautés locales ont transformé 158 000 hectares de terres arides dans la région du Sahel, couvrant cinq pays africains, en terres agricoles et pâturages. Grâce à notre programme d'assurance climatique, l'initiative R4 Rural Resilience, près de 550 000 ménages et familles vulnérables ont bénéficié de soutien dans 18 pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes d'ici 2023. Parallèlement, le PAM collabore avec les gouvernements de 83 pays pour renforcer ou établir des filets de sécurité nationaux et des systèmes de protection sociale sensibles à la nutrition, nous permettant ainsi d'atteindre un plus grand nombre de personnes avec une aide alimentaire d'urgence.
Le manque de financement et l'accès limité auront des conséquences considérables
Si les ressources ne sont pas mises à disposition et un accès sans restriction accordé, les vies perdues et l’annulation des acquis durement acquis en matière de développement seront le prix à payer.
Si les ressources nécessaires ne sont pas allouées et si un accès humanitaire sans restriction n'est pas garanti, le prix à payer sera lourd : des vies perdues et l'annulation de progrès durement acquis en matière de développement.