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Prévenir la malnutrition chronique pour renforcer la résilience dans le sud

, WFP (PAM)

Après l'assistance d'urgence, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) contribue à renforcer la résilience des communautés des régions du sud de Madagascar. Leurs moyens de subsistance ont été mis à mal par la sécheresse prolongée. L'amélioration de l'état nutritionnel des plus vulnérables fait partie des activités développées.

Les communes d'Itampolo et d'Androhimpano se trouvent dans le district d'Ampanihy, au sud-ouest de Madagascar. Les familles y vivent de la pêche et de l'agriculture. Mais depuis 2015, en raison de la sécheresse prolongée, les terres ne sont plus exploitables et la vente des produits de la pêche ne suffisent pas à subvenir à leurs besoins. Les carences en micronutriments y sont généralisées, en particulier chez les femmes et les enfants. Leurs besoins nutritionnels élevés sont difficilement satisfaits par les aliments localement disponibles, tels le manioc et la patate douce.

Grâce à un financement de 50 000 euros de la Principauté de Monaco, le PAM en collaboration avec ses partenaires, vient en appui à 1 500 ménages de ces deux communes à travers le développement de cultures maraîchères pour améliorer la nutrition et encourager la diversification alimentaire.

« Les familles sont dans une situation de dénuement depuis trois ans. Entre décembre 2016 et juillet 2017, il n'a plu que deux fois. En juillet, même les cactus étaient asséchés. Beaucoup de mères de famille sont seules car leurs époux sont partis travailler ailleurs. Les villages sont peuplés en grande partie par des femmes avec plusieurs enfants à charge et par des personnes âgées. Sans l'appui du PAM, de nombreux ménages de cette région auraient des difficultés d'accès à la nourriture. Il était facile pour moi de sensibiliser les femmes à adhérer aux associations car les retombées des actions réalisées auparavant sont palpables» explique Lalaotiana, Pré­sidente de l'association féminine « Manirisoa » qui compte 50 membres.

En cette période de contre-saison, 23 groupements de paysannes exploitent des jardins potagers communautaires qui sont équipés de kits de micro-irrigation. De même, près de 70 ménages par grou­pement ont leur propre parcelle pour mettre en place les jardins de cage. Ils sont encadrés par les paysans leaders formés par la Direction Régionale de l'Agriculture et de l'Elevage. Les groupements vendent leurs pro­duits sur les marchés et auprès des hôteliers locaux.

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Erline, mère de 10 enfants, s'acquitte de son tour d'arrosage pour son groupement "Soa Raha Tao-mahisty". Photo : PAM/Zoara Ramandazafy

«En moyenne, nous récoltons environ 40kg de produits maraîchers par semaine qui rapportent près de 20 000 ariary, environ 6 dollars, au groupement. Le fonds réuni permet de financer les entretiens de petits matériels agricoles. Par contre, chaque ménage membre produit 10 à 12kg de légumes verts par semaine dont les recettes lui permettent d'acheter des produits de première nécessité et des fournitures scolaires en vue de la prochaine rentrée», continue Lalaotiana qui est paysanne leader à Itampolo.

Ce projet permettra également d'approvisionner les cantines scolaires en produits locaux frais et nutritifs. Le projet appuie la création de jardins potagers au niveau de 18 écoles d'Itampolo dont cinq bénéficient du programme d'alimentation scolaire basée sur les achats locaux.

L'appui et la collaboration entre les différents partenaires ont permis de stabiliser d'une manière significative la sécurité alimentaire des communautés d'Itampolo. L'Office régional de nutrition s'implique en sensibilisant les ménages en diversification alimentaire à travers des démonstra­tions culinaires. La Commune d'Itampolo a facilité la mise à disposition des parcelles d'une superficie moyenne de 20 ares au profit des groupements pour installer les jardins communautaires.

«C'est actuellement notre unique source de revenus car les terres ne sont plus cultivables. Si l'eau est disponible, nous pouvons planter toute l'année mais avec évidemment moins de rendement à certaines périodes. Les mères de famille sont fortement motivées pour la culture maraîchère et n'hésitent pas à parcourir 13 km pour regagner le marché et vendre les produits à Itampolo, le chef-lieu de commune, avec un sac de 12 kg sur la tête» confie Larisoa, mère de 14 enfants.

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Des membres du groupement "Manirisoa" venant leurs produits maraîchers au marché d'Itampolo. Photo: PAM/ Zoara Ramandazafy

Le projet « MIARO », une approche intégrée pour prévenir le retard de croissance

Ce projet qui réunit plusieurs acteurs est une annexe d'un projet intégré de nutrition et santé maternelle mis en place en collaboration avec l'Office National de Nutrition, l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les organisations non gouvernementales partenaires dans les districts d'Ampanihy et Amboasary. Le Ministère de la Santé publique est impliqué dans ce projet à travers le renforcement de capacité des agents communautaires, le dépistage des enfants atteints de malnutrition aigüe sévère qui sont enregistrés dans les centres de santé pour être traités.

Le PAM, grâce au financement de l'Allemagne, distribue des compléments alimentaires à 50 000 enfants de moins de 24 mois et femmes enceintes et allaitantes pour la prévention du retard de croissance durant les mille premiers jours de la vie de l'individu, de sa conception à l'âge de 24 mois.