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Porteurs d’eau, porteurs d’espoir

A Madagascar, la communauté d’Itampolo cultive des jardins maraîchers pour lutter contre l’insécurité alimentaire et aider les habitants à…
, Volana Rarivoson

A Madagascar, la communauté d'Itampolo cultive des jardins maraîchers pour lutter contre la faim et aider les habitants à faire face aux effets de la sécheresse.

Itampolo est une commune littorale du district d'Ampanihy, au sud de Madagascar. Selon ses habitants, seulement 20% de la population vit de la pêche. L'agriculture demeure l'activité principale.

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A Itampolo, au sud de Madagascar, le projet "Apporteurs d'eau" soutient à la fois l'accès à la nourriture et à l'eau (Photo: PAM/Handry Solo Ratiarivelo)

La pluie se fait si rare qu'il est difficile d'obtenir de bonnes récoltes. Les populations survivent en collectant du bois sec dans la forêt afin de le revendre et d'alimenter leurs maigres revenus. Leur seul repas de la journée se limite souvent au cactus rouge ou au moky : des aliments pauvres en nutriments. Les aliments essentiels comme le riz et le manioc sont rarement disponibles à Itampolo. La moitié des 25 000 habitants de la commune peine à se nourrir correctement.

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En temps de crise alimentaire, les femmes doivent déterrer du moky pour nourrir leur famille (Photo: PAM/Volana Rarivoson)

« Durant le kere (période de grande crise alimentaire) nous devons acheter le kapok de riz à 0,14 euros. C'est trop cher. » explique Claudine. (Le kapok est une unité de mesure qui représente la quantité d'une boite de lait concentrée finie utilisée pour doser le riz lors de l'achat).

Claudine, 50 ans, a six enfants. Elle cultive du maïs et du manioc. « L'absence de pluies dure depuis des années. Cela nous empêche de cultiver. » nous confie-t-elle.

L'agriculture traditionnellement pratiquée à Itampolo est pluviale et généralement vivrière. Au nord du village, les agriculteurs continuent à semer dans l'espoir d'obtenir un peu de récolte, mais sans succès. « Les cultures maraîchères sont rares à cause du manque de pluie et la majorité des récoltes est consommée car nous n'avons aucun moyen de stockage » explique Robin, agriculteur.

Claudine est la présidente du groupement d'agriculteurs Miray Monina (« Vivre ensemble »). Avec un autre groupement nommé Tia Fandrosoana (« Qui aime le développement »), les paysans cultivent des jardins maraîchers communautaires grâce notamment à l'appui du Programme alimentaire mondial (PAM) et de son partenaire : l'organisation non gouvernementale Transmad-Développement. C'est ce que l'on appelle le projet « Porteurs d'eau ».

Ce projet aide les communautés à faire face aux effets de la sécheresse en facilitant l'accès à des aliments frais et variés, et ce, à travers une agriculture communautaire de subsistance.

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Claudine, 50 ans, est présidente du groupement d'agriculteurs de son village. Elle cultive divers légumes. Les recettes de la vente de ses produits lui permettent d'acheter de la nourriture pour ses enfants (Photo: PAM/Volana Rarivoson)

A Itampolo, 80 membres du groupement Miray Monina cultivent un jardin maraîcher de cinq hectares. Le matériel et les semences nécessaires leur sont fournis par l'Office régional de nutrition et le PAM, des formations en maraîchage sont également mise en place.

« En 2019, nous avons récolté près de 300 kilos de petsai (légume vert) que nous vendons au marché », explique Claudine. « Les recettes nous permettent d'acheter de la nourriture. L'autre partie des revenus est versée dans la caisse du groupement pour être utilisée durant les prochaines périodes de soudure. »

« Ce supplément de revenu nous permet de manger trois fois par jour, comme tout le monde. Je peux acheter de la nourriture nutritive pour mes enfants et d'autres produits de première nécessité. » se confie Claudine.

Pour un budget total s'élevant à 380 000 euros, le projet a permis de mettre en place un forage, un château d'eau et une borne fontaine pour améliorer l'accès à l'eau dans ce village sévèrement affecté par la sécheresse. La communauté a participé aux travaux de creusage et chaque participant (principalement des femmes ayant des enfants à charge) a reçu une ration alimentaire familiale.

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A Itampolo, 80 paysans mettent en place un jardin maraîcher communautaire qui aide à améliorer leur sécurité alimentaire et à augmenter leurs revenus (Photo: PAM/Volana Rarivoson)

Dans les régions du sud de Madagascar, 900 000 personnes souffrent d'insécurité alimentaire aiguë et ont besoin d'une assistance alimentaire immédiate.

Les ménages les plus vulnérables bénéficient de distributions générales de vivres ou d'espèces. Par ailleurs, les femmes enceintes ainsi que les enfants de moins de deux ans reçoivent des compléments nutritionnels pour prévenir ou traiter la malnutrition aiguë. Les communautés participent également à des activités de renforcement de leur résilience tels que le projet « Porteurs d'eau ».

Fort du succès à Itampolo, le volet adduction d'eau est en train d'être étendu dans la commune voisine d'Androka au profit de 60 000 personnes. Esaforotake, Maire adjoint d'Androka nous parle alors des projets à venir concernant l'adduction d'eau : « Nous souhaitons mettre en place un système d'adduction d'eau composé de deux forages, de deux châteaux d'eau et de trente bornes fontaines pour la consommation domestique et pour l'irrigation de 20 hectares de parcelle ».

L'action menée par le PAM pour renforcer la résilience dans le sud de Madagascar est rendue possible grâce à l'appui du Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement, BMZ.

Pour en savoir plus sur le travail du PAM à Madagascar, cliquez ici.