Main dans la main pour la sécurité alimentaire
Le Programme Alimentaire Mondial lutte pour la sécurité alimentaire et la nutrition afin d'atteindre la Faim Zéro à l'horizon 2030, soit l'Objectif de Développement Durable 2. Les populations vulnérables sont au cœur de toutes les interventions du Programme Alimentaire Mondial.
Le district de Bekily, au sud de Madagascar, où le PAM a son Bureau antenne, a été catégorisé comme souffrant d'insécurité alimentaire modérée (IPC3). Au sein du district de Bekily, les communes les plus vulnérables ont été identifiées afin d'y mener des activités de relèvement précoce, visant à renforcer leurs moyens de subsistance. Le village d'Ankily, dans la commune de Besakao, représente l'un des villages les plus affectés par l'insécurité alimentaire. En effet, les conditions climatiques et la sécheresse fragilisent l'agriculture, soit le principal moyen de subsistance de la communauté.
« Nous sommes ici pour améliorer le panier alimentaire de la population d'Ankily, en augmentant de manière durable la disponibilité des produits qui, normalement, sont difficiles à repérer » nous explique Sylvia Ngwa, Chef de bureau antenne de PAM à Bekily. « Ici il y a les cultures maraîchères. Les bénéficiaires du PAM travaillent sur la production d'oignons, des carottes, des courgettes, des haricots et des concombres par exemple, pour varier leur alimentation, assurer la diversification des aliments présents sur les tables des familles, et renforcer l'apport en nutriment auprès des populations vulnérables tel que les enfant et les femmes enceintes et qui allaitent ».
« Chaque vendredi nous organisons des séances de sensibilisation auprès des femmes. L'objectif étant d'expliquer les différents apports en nutriment ainsi que les différents types de plats qui peuvent être cuisinés. Nous accompagnons ces ateliers de démonstrations culinaires : c'est ce que nous appelons "volet éducation nutritionnelle". Nous formons aussi les hommes et les femmes aux nouvelles techniques agricoles sur le terrain, afin que les travailleurs sur le jardin communautaire puissent répliquer cela dans leurs propres champs individuels. Cette méthodologie accroît la durabilité du projet et permet de renforcer les compétences de la population, » nous explique Andrianirintsoa Rambeloson, Responsable technique du MADR -Multi Action pour le développement rural.
Selon Sylvia du PAM Bekily, « le projet concernant les cultures maraîchères permet de renforcer les moyens de subsistance de la population, tout en tenant compte des trois piliers fondamentaux de la sécurité alimentaire : la disponibilité des aliments, l'accessibilité et l'utilisation des vivres ».
« Il s'agit là de relèvement précoce, qui mène la population à une meilleure résilience, par une approche multi-sectorielle, incluant toutes les parties prenantes (Gouvernement, Agences des Nations Unies, ONG, associations, société civile…). Ces derniers peuvent s'occuper des différents domaines afin d'améliorer, de manière durable, les conditions de vie de toute une population : santé, éducation, services sociaux, sécurité alimentaire, nutrition, environnement… Pour Changer des vies, selon les mots du PAM, il faut renforcer les partenariats, et agir ensemble pour que les communes vulnérables puissent atteindre la résilience ».
Les familles soutenues par ce projet semblent satisfaites et surtout engagées : la Présidente du groupe féminin de Ankily, Ramijavelo, nous parle de ses tâches, ses responsabilités ainsi que des avantages qu'elle voit dans les cultures maraîchères : « Dans mon travail du quotidien, j'essaie de parler et de motiver les femmes, de leur faire comprendre l'importance des plantations, des récoltes et de l'acquisition de nouvelles techniques agricoles pour travailler la terre ». Selon elle, « faire partie de l'association a de nombreux avantages, tels que la gestion financière des revenus par la vente des produits, ainsi que la récolte des produits pour la consommation personnelle et du ménage. De plus, grâce à l'association nous recevons des formations sur les techniques agricoles, qui nous permettent de transposer les mêmes connaissances dans nos jardins des ménages ».
« Nous voyons l'agriculture intelligente comme la réponse au défi climatique : les cultures de contre-saison, permises par les cultures maraîchères, donne à la communauté l'opportunité de répliquer cela dans ses champs individuels. Environ 75 % des femmes ont déjà transmis leurs connaissances aux autres membres de leurs foyers pour qu'ils puissent en bénéficier. La diversification alimentaire est la base d'une nutrition correcte et saine pour tous » ajoute Andrianirintsoa du MADR.
L'appui du PAM et de son partenaire sur le terrain est essentiel pour le relèvement précoce des populations vulnérables. Le travail consiste à autonomiser la communauté sur le long terme, afin qu'elle soit indépendante et qu'elle se sente capable de satisfaire les besoins alimentaires et nutritionnelle de ses membres. Main dans la main, nous gagnons toujours !