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Le PAM, mon travail et moi… Antoine Vallas

Un regard alternatif sur la vie et les histoires des personnes qui permettent au PAM de faire son travail.
, Antoine Vallas & Marie Dasylva

Responsable de la communication au Bangladesh, Antoine a laissé de côté le monde des affaires au profit de l’humanitaire. Il s’intéresse aux relations internationales et aux questions migratoires. Deux expériences de volontariat aux Philippines et au Népal dans le cadre du soutien aux victimes de catastrophes naturelles confirment son intérêt pour le travail humanitaire. Avant de rejoindre le Bangladesh, Antoine était responsable de la communication en Haïti où il restera plus d’une année, après un stage et une consultance au siège du PAM en Italie. 

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Antoine se tient devant l’hélicoptère du Service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS) à Port-au-Prince, Haïti. WFP/Thomas Clabbers

Quel métier vouliez-vous faire plus jeune ? 

J’ai alterné entre vouloir être photojournaliste et vétérinaire pour des animaux sauvages dans des réserves naturelles. Je pense que les points communs entre les deux étaient le voyage et la beauté. J’ai depuis très jeune été attiré par la beauté du monde, que ce soit celle de l’homme et de la civilisation ou celle du monde animal.   

 

Quelles sont vos passions ? 

Je suis passionné par les arts visuels, en particulier la photographie, la cinématographie et l’illustration. Je suis également passionné par le journalisme, l’écriture, la poésie, la politique et la philosophie. Professionnellement, j’ai un grand intérêt pour les questions de migration, d’identité, de droits de l’Homme, d’éthique et de conscience morale.  

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Une refugiée Rohingya dans le camp de Kutupalong au Bangladesh, participante à un projet de recyclage du PAM. WFP/Antoine Vallas

 

Qui vous a le plus inspiré dans votre vie ? 

J’ai toujours été inspiré par des gens “communs”, des amis ou collègues qui diffusaient une énergie particulière, qui savaient ce qu’ils voulaient et organisaient leur vie selon leurs principes et valeurs, avec discipline. C’est ce genre de personne qui m’inspire. 

 

Quelle est la meilleure décision que vous ayez prise ?

En 2015, j’étais accepté dans deux Masters très différents et j’ai dû choisir dans quelle direction je voulais orienter la suite de mes études et ma future carrière : soit vers le secteur privé, soit vers les affaires internationales. J’ai tellement hésité que j’ai repoussé la décision d’un an, demandé une dérogation aux deux écoles pour prendre une année de césure et réfléchir. J’ai participé à deux missions de volontariat aux Philippines et au Népal, pour aider à déblayer les débris suite à des catastrophes naturelles (un cyclone et un tremblement de terre), démolir des édifices instables, et reconstruire des infrastructures essentielles. J’ai aussi fait un premier stage avec une agence de l’ONU en Jordanie. Au bout d’un an et après cette série d’expériences, la décision était devenue une évidence, et je ne l’ai jamais regrettée. 

 

Où au monde aimeriez-vous le plus vivre ? 

Je n’ai jamais vraiment voulu vivre dans un endroit précis. J’ai en grande partie choisi cette carrière pour pouvoir bouger régulièrement et découvrir plein d’environnements différents. Mais je me sens particulièrement connecté à la région méditerranéenne, l’Amérique centrale et du sud, et ai toujours été très attiré par le Moyen Orient. 

 

A quoi ça ressemble de travailler au Bangladesh en ce moment ?

Ici on travaille sur une des plus grandes opérations humanitaires – 900,000 réfugiés dépendent de nous pour se nourrir tous les jours. La première visite dans les camps est donc une expérience assez surréaliste ; c’était non seulement ma première visite dans un camp de réfugiés, mais également le plus grand et le plus dense au monde. L’échelle de cette opération est nouvelle pour moi, et la rend particulièrement passionnante.  

La taille de l’opération laisse beaucoup de place à des idées nouvelles et aux innovations. 

Dans le sous-bureau à Cox’s Bazar, on peut facilement ressentir de la solitude, je n’ai jamais été aussi loin de ma famille et de mes amis. Mais pouvoir contribuer à une opération aussi essentielle me motive plus que jamais. 

Antoine dans un marché au Bangladesh
Antoine, dans un marché au Bangladesh. Photo: WFP/Mehedi Rahman. 

 

Quel souvenir gardez-vous tout particulièrement d’Haïti ? 

L’expressivité du créole haïtien est ce qui m’a le plus marqué en Haïti. Le créole haïtien est une langue incroyablement imagée et poétique. C’est comme si toutes les croyances haïtiennes et toute l’histoire d’Haïti étaient contenues dans sa langue. Elle est d’une richesse lyrique infinie. 

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Claudette, une bénéficiaire de l’assistance en espèces du PAM en Haïti, montrant ce qu’elle a acheté avec l’argent reçu. WFP/Antoine Vallas

 

Quel est votre meilleur souvenir en tant qu’humanitaire ? 

Mon meilleur souvenir d’humanitaire est ma mission en Colombie en Juin 2019, dans le désert de La Guajira au nord du pays près de la frontière avec le Vénézuela. C’était ma première véritable visite de terrain avec le PAM, et une expérience particulièrement magique puisque nous avons pu passer la nuit avec une communauté indigène Wayuu, en dormant dans des hamacs dans le désert. J’ai joué au football le soir avec des jeunes Wayuu (et marqué plusieurs buts…). Nous soutenions ces communautés face à la sécheresse et la pression sur les ressources liée aux migrations et principalement au retour de familles depuis le Vénézuela, où elles ne pouvaient plus se nourrir. 

 

Quelle est votre motivation au quotidien ? D’où vient-elle ? 

Je ressens tous les jours une profonde gratitude pour l’éducation, les opportunités et les expériences que j’ai eues, et je me sens responsable d’en faire quelque chose d’utile, ou au moins de travailler toujours plus dur et d’essayer tous les jours de m’améliorer en tant que personne et en tant que professionnel, pour mériter ma place.

J’ai toujours été intéressé par les questions migratoires, qui me paraissent être l’un des plus grands enjeux de notre génération. J’ai été profondément touché par la crise Syrienne et notamment la photo d’Alan Kurdi. Je crois dans le pouvoir des images et des histoires ou anecdotes pour attirer l’attention sur une cause et pour connecter un public distant à l’expérience qu’est une vie de refugié. J’ai une chance assez rare de pouvoir documenter notre travail humanitaire au plus proche des communautés affectées par la faim, les conflits, la pauvreté, le changement climatique et les migrations forcées, et l’opportunité de transmettre des émotions et expériences humaines par les images et le texte. La motivation n’est donc pas difficile à trouver au quotidien. 

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