Skip to main content

Laos : l’autonomisation des femmes au cœur du travail du PAM

L'égalité est essentielle pour atteindre un monde sans faim. Découvrez comment le Programme alimentaire mondial (PAM) intensifie son travail en matière d'égalité des sexes.
, WFP (PAM)

par Simone Gie, traduit de l'anglais

1*b_R6dRoGKShnu6HRrTEbFA.jpeg
Le PAM tient compte des charges de travail traditionnelles afin que les femmes ne soient pas désavantagées par leur participation aux programmes. Photo : PAM/Tom Greenwood

Au Laos, le mariage d'enfants, la faible fréquentation de l'école secondaire, le fardeau des travaux agricoles et domestiques ainsi que l'accès limité aux crédits ont plongé les femmes et les ménages dirigés par des femmes dans une situation bien plus préoccupante que celle de leurs homologues masculins. Ainsi, dans les communautés rurales, les hommes sont plus susceptibles de participer aux discussions communautaires, alors que les femmes sont largement exclues de l'information et de la prise de décision.

Par conséquent, elles risquent d'avoir plus de difficulté que les hommes à se procurer de la nourriture. Afin d'encourager leur autonomisation, le Programme alimentaire mondial au Laos travaille dans une « optique sexospécifique » à tous les niveaux afin de faire en sorte que l'égalité des sexes soit prise en compte dans tous les aspects du travail de l'organisation.

Une perspective de genre dans tous les domaines

Pendant un an, le bureau pays du PAM au Laos a conduit une transformation intégrant les considérations d'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes dans tous ses travaux et activités.

1*c0wvJ_jBenFEwHTHwNy5Aw.jpeg
Des femmes laotiennes à une séance d'éducation nutritionnelle du PAM. Photo : PAM/Rein Skullerud

Ainsi, l'analyse de la sécurité alimentaire du PAM, Vulnerability Assessment and Mapping (VAM), recueille des informations sur les personnes vulnérables exposées à la faim. Auparavant, les agents du PAM chargés du VAM prenaient contact avec les utilisateurs de téléphones portables, mais ils ont découvert que la plupart d'entre eux étaient des hommes.

« Nous avons constaté que même si la couverture et l'utilisation des téléphones mobiles sont élevées, les utilisateurs de téléphones portables sont majoritairement des hommes », a déclaré Sarah Gordon-Gibson, Directrice nationale du PAM au Laos. « Nous avons donc cherché à entrer systématiquement en contact avec les femmes, en allant parfois jusqu'à attendre le soir qu'elles rentrent des champs. Interviewer les femmes était un moyen, pour nous, de nous assurer d'obtenir des informations complètement nouvelles sur la dynamique des ménages ».

1*aLc2CoYB7SzO7sWW7_gWzA.jpeg
Se rapprocher des femmes pour les interviewer a permis d'envisager une nouvelle perspective sur la dynamique du ménage. Photo : PAM/Tiziana Zoccheddu

Autrefois, les sessions d'éducation nutritionnelle, organisées en partenariat avec l'association à but non lucratif Population Services International, visaient principalement les femmes, mais aujourd'hui, elles s'adressent aussi aux hommes, aux filles, aux garçons et aux personnes âgées. « Même si les femmes comprennent l'importance de la nutrition, elles ne peuvent pas changer si elles ne sont pas soutenues par les hommes et les générations précédentes », a déclaré Sarah.

Là où le PAM fournissait de l'argent liquide aux écoles pour acheter de la nourriture, l'équipe a veillé à ce que les responsables de l'éducation des districts, hommes et femmes, organisent des sessions de formation dans les villages. Le programme a également été conçu de manière à ce que les représentantes des femmes au sein des comités scolaires aient des rôles décisionnels spécifiques, et ne soient plus passives dans la prise de décision.

Le PAM a également intégré la question de l'égalité des sexes dans ses processus internes, souvent avec de simples changements tels que l'examen de la composition des comités pour y inclure une plus grande parité des sexes. « Cela a permis d'équilibrer les points de vue, d'enrichir les discussions et parfois d'aboutir à des décisions finales différentes de celles prises par le passé », explique Sarah.

1*Xg6T-cLwRmYCMND7sctXLg.jpeg
Un membre du personnel du PAM à un programme de repas scolaires. Photo : PAM/Rein Skullerud

Ainsi, au Laos, le personnel du PAM a pu remarquer une différence dans son travail et dans la qualité des services qu'il fournit. Sarah a expliqué qu'au cours de ses visites sur le terrain, l'équipe a constaté que les agricultrices avaient non seulement mené à bien les activités du PAM, mais qu'elles étaient également actives dans les comités.

Le personnel indique que les partenaires du PAM sont désormais au courant de la politique du PAM en matière d'égalité des sexes et l'ont incluse dans la conception de leurs propres programmes. Ils tiennent ainsi compte de la charge de travail des femmes, de sorte que les tâches supplémentaires qui découlent de leur engagement ne deviennent pas un fardeau.

Le bureau du Programme alimentaire mondial au Laos a été le premier à réussir, avec succès, la transition permettant d'inclure la problématique hommes-femmes dans toutes ses activités ; d'autres bureaux suivront très prochainement. Pour en savoir plus sur le travail du PAM en matière d'égalité des sexes, cliquez ici.