La protection sociale au cœur de la synergie entre humanitaire et développement
Le Gouvernement de Madagascar et son ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme, travaille conjointement avec le Fonds d'intervention pour le Développement, l'Office national de Nutrition, le Bureau national de Gestion des risques et des catastrophes. L'objectif est d'enclencher des outils opérationnels sur le terrain à Madagascar, visant à améliorer l'accès aux services de protection sociale et à favoriser les groupes à risque.
La protection sociale propose un ensemble de mécanismes de prévoyance collective permettant aux individus ou aux ménages de faire face, financièrement, aux conséquences des risques sociaux, c'est-à-dire aux situations qui peuvent provoquer une baisse des ressources ou une hausse de dépenses. Les objectifs sont donc matériels (survie des personnes ou membres des ménages faisant face aux maladies, à la vieillesse, au chômage, aux charges de la famille) et sociaux (réduction de la pauvreté et des inégalités, revenu minimum assuré permettant aux ménages d'être intégrés à la société).
Madagascar a approuvé sa Politique Nationale de Protection Sociale en 2015 et sa Stratégie de Protection Sociale 2019–2023. Toutes deux présentent un axe spécifique sur la réponse aux chocs via un système de protection sociale. Le Programme alimentaire mondial (PAM), en étroite collaboration avec UNICEF et la Banque Mondiale à Madagascar, appuie la stratégie du pays, qui vient compléter la réponse humanitaire avec une aide au développement à long terme.
Cette stratégie innovante est représentée par l'extension du projet Malagasy FIAVOTA (en français "rescousse") dans le Toseke vonje aigne ("Nous poussons pour sauver les vies"). Cette dernière a pour but d'améliorer les conditions de vie et de bien-être de la population la plus vulnérable de Madagascar, touchée par des crises alimentaires et/ou des chocs naturels, tels que la sécheresse.
Le projet FIAVOTA, conçu en 2016 en réponse à la profonde crise de sécheresse du Sud de Madagascar, a atteint près de 70 000 ménages dans les régions d'Anosy et d'Androy, dans 1 027 fokontany (villages), 39 communes et 5 districts (Ambovombe, Amboasary, Beloha, Tshiombe et Betioky). Il a notamment permis de mettre en place des transferts monétaires conditionnels (en renforçant la résilience des ménages) et non-conditionnels (30 000 Ariary en espèces par mois par ménage, ou 60 000 Ariary par ménage tous les deux mois). Cette aide vise à favoriser un retour aux activités normales et à soutenir la reconstitution des capacités de production de la population. Elle encourage également les changements socio-comportementaux parmi les membres des ménages, dans les domaines de la nutrition, de la santé et de l'éducation.
En plus des transferts monétaires en espèces, de nombreuses interventions autour de la nutrition communautaire ont été mises en place dans les centres de nutrition et de santé. Des ateliers de renforcement des capacités des mères-leaders y sont également organisés. Sensibilisation des mères, ateliers de nutrition et maintien des enfants à l'école : trois effets positifs qui résultent directement des transferts monétaires conditionnels.
L'extension Toseke-vonje aigne du projet FIAVOTA a couvert la période de soudure du novembre 2018 à mars 2019. Elle a bénéficié à 11 000 ménages dans les deux communes de Beloha et d'Ikopoke, grâce au transfert monétaire de 70 000 Ariary par ménage par mois, ainsi qu'à des mesures d'accompagnement dans le domaine socio-économique.
Ce projet peut être considéré comme un des projets phare permettant d'expliquer le Nexus Humanitaire et Développement exprimé par la Réforme des Nations Unies. Il répond aux questions de gestion, de coordination et de synergie des projets conjoints des Nations Unies, mais aussi à la recherche de performance et d'efficacité dans la réponse humanitaire. Le projet correspond également à la demande globale de transparence et de responsabilité de chaque partie prenante, et d'une gestion efficace des ressources financières pour la mise en œuvre du mandat Delivering as One.
Le système de Protection sociale à Madagascar est déjà très avancé, et peut être utilisé comme modèle pour d'autre pays dans le monde.
L'innovation réside dans le renforcement des capacité du système national du Gouvernement à répondre aux crises, en favorisant la coordination entre acteurs humanitaires et de développement. Elle est permise grâce à la confiance dans le système gouvernemental, à la disponibilité à fournir une assistance technique appuyant le programme national dans certaines phases et à la coordination de ONE UN.
Notre travail consiste à sauver les vies à travers la réponse humanitaire, et à changer des vies, grâce à une réponse à long terme, favorisant le développement et l'autonomisation des communautés.
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