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EL NINO : LES VISAGES DE LA SÉCHERESSE AU SUD DE L’AFRIQUE

L'urgence touche gravement les familles
, WFP (PAM)
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L'intense phénomène météorologique El Nino a entrainé une sécheresse dévastatrice en Afrique australe et a provoqué une deuxième mauvaise récolte à laquelle de nombreuses familles d'agriculteurs peinent à se remettre. Environ 18 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire urgente dans les prochains mois.

Le PAM a prononcé le Niveau 3 d'urgence, soit le plus haut niveau d'urgence, pour sept pays prioritaires : Lesotho, Madagascar, Malawi, Mozambique, Swaziland, Zambie et Zimbabwe.

Le PAM intensifie rapidement les opérations de sauvetage et étend à un nombre croissant de personnes son aide alimentaire et en espèces, tout en renforçant la résilience. Voici quelques visages et histoires des personnes que le PAM soutient.

ROSEBY SAMSON

Roseby Samson est une grand-mère s'occupant de sept enfants orphelins. Elle a perdu huit enfants, dont cinq sont morts du SIDA. Elle vit dans le district de Zomba au Malawi.

« J'ai un terrain pour cultiver du maïs et quelques pommes de terre mais nous n'avons récolté que très peu, tout juste assez pour continuer/tenir jusqu'à la fin du mois d'août. »

« Les récoltes se desséchaient et mouraient parce qu'il n'y avait pas de pluie. »

« Nous avons planté à deux reprises mais à chaque fois les récoltes se desséchaient et mouraient parce qu'il n'y avait pas de pluie. Maintenant je dois chercher un travail occasionnel/précaire, préparer/cultiver les terrains des autres, afin d'avoir un peu d'argent pour acheter à manger. »

« Heureusement, j'ai reçu du soutien du PAM la saison dernière et j'espère que nous en aurons encore bientôt, autrement ce sera très difficile. »

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Roseby Samson, grand-mère, Malawi. Photo : WFP/David Orr

MERCY WILLIAM

Mercy William est une mère célibataire de quatre enfants, dont un bébé de trois ans. Elle vit aussi dans le district de Zomba au Malawi.

« Cette année est très difficile, la pire que j'ai jamais connue. Beaucoup (de gens) disent que c'est à cause du changement climatique. »

« Parfois les gens nous payent juste avec un peu de maïs ou de la farine de maïs. ».

« Cette année j'ai produit du maïs, des pois de pigeon et du manioc mais ce n'était pas beaucoup. Nous mangeons ça actuellement. Ça va seulement tenir jusqu'à la fin du mois d'août.

Après cela, je vais devoir chercher un travail occasionnel/précaire, laver des vêtements, faire le ménage chez les gens et prendre soin de leurs enfants. Parfois on vous paie juste avec un peu de maïs ou de la farine de maïs, juste assez pour survivre. »

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Mercy William, mère, Malawi. Photo : WFP/David Orr

JUNIOR AYEME ADACK

A seulement 15 ans, Junior Ayeme Adack est le chef de famille et s'occupe de ses quatre frères et sœurs depuis la mort de ses parents trois ans auparavant.

Il reçoit les repas scolaires du PAM dans son école du district de Zomba, au Malawi, et il bénéficie du soutien d'une organisation communautaire locale.

« J'aimerais aller à l'école secondaire, je suis assez intelligent. »

« C'est vraiment difficile maintenant. Parfois, quand on a le ventre vide, on mange des pommes de terre sauvages. Je ne vais à l'école que deux fois par semaine parce qu'il y a trop de choses à faire, m'occuper des plus jeunes et travailler dans notre lopin de terre s'il y a des récoltes. »

« Je suis à l'école primaire. J'aimerais aller à l'école secondaire, je suis assez intelligent. Un jour je voudrais être chauffeur. »

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Junior Ayeme Adack, 15ans, Chef de son foyer, Malawi. Photo : WFP/David Orr

XOLILE NKABINDZE

Xolile, mariée et mère de trois enfants, vit à Sithobela au Swaziland.

«Je m'assure que les enfants aient à manger mais hier nous sommes allés au lit le ventre vide avec mon mari. Les voisins nous aident quand ils peuvent. »

« Tous les gens que je connais sont dans la même situation. »

« C'est très difficile cette année. La plupart des gens souffrent de la faim. Nous avons planté du manioc et du sorgho à deux reprises en 2015, en octobre et en décembre, mais il n'a pas plus assez donc il n'y pas eu de récolte. »

« Tous les gens que je connais sont dans la même situation. Certains ont tellement faim qu'ils tombent malade et vont dans les cliniques médicales pour avoir à manger. La nourriture que nous avons reçue du PAM fait une vraie différence, je vais m'assurer qu'elle tienne un mois ».

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Xolile Nkabindze, mère vivant en Swaziland, assiste à une distribution alimentaire d'urgence du PAM. Photo : WFP/David Orr

MAPHINDANE MAMBA

Maphindane s'occupe de sa compagne et de trois enfants à Sithobela, au Swaziland.

« Tout l'argent que nous gagnons, nous l'utilisons pour acheter à manger aux enfants. Les adultes vont souvent se coucher le ventre vide. L'année dernière, j'ai planté en septembre mais il n'a pas du tout plu. »

« La nourriture du PAM nous fera tenir quelques semaines. »

« Quand il a plu cette année, ce n'était pas suffisant et nous n'avons récolté que très peu cette année. Il n'y avait pas assez pour nous nourrir. Nous avons donc dû trouver un travail occasionnel pour gagner un peu d'argent pour pouvoir manger.

« La situation est particulièrement difficile pour les personnes âgées de la communauté parce qu'elles dépendent de leur famille pour s'occuper d'elles. Je suis vraiment content qu'on ait reçu de la nourriture du PAM aujourd'hui, ça nous fera tenir quelques semaines. »

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Maphindane Mamba, père au Swaziland, assiste à une distribution alimentaire du PAM. Photo : WFP/David Orr

GEORGINA MWANAMAYI

Au Malawi, Georgina Mwanamayi élève seule quatre enfants et cinq orphelins après que son mari l'ait quittée. Elle s'occupe aussi d'une grand-mère âgée et handicapée.

« La plupart du temps, nous ne prenons qu'un repas par jour et c'est le soir. Parfois, nous restons avec notre faim pour pouvoir nourrir les enfants. J'ai fait pousser du maïs et des pois de pigeon dans mon jardin, mais il n'y en aura plus d'ici la fin du mois d'août. »

« C'est très difficile de les nourrir maintenant. »

« Je devrai chercher un travail occasionnel. Les enfants les plus âgés devront faire des travaux domestiques. »

« Au moins ils reçoivent un repas scolaire du PAM pendant la période scolaire. Mais c'est très difficile de les nourrir maintenant pendant les vacances. C'est vraiment dur quand les écoles sont fermées. »

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Georgina Mwanamayi, mère, Malawi. Photo : WFP/David Orr

VUYISILE SHABUNGU

Vuyisile Shabungu, mariée et mère de quatre enfants, vit à Sithobela au Swaziland. Elle a reçu de la nourriture d'une distribution lors du premier cycle de l'opération de secours d'urgence à Sithobela à la fin du mois de juin.

« Depuis ma naissance, c'est la première fois que je connais une telle sécheresse. La situation est très très mauvaise. On ne sait pas ce qu'on va manger d'un jour à l'autre. »

« Les sources d'eau sont tellement sèches. »

« Nous avons travaillé dans nos champs mais nous n'avons rien récolté. Les autres années nous pouvions aller dans les champs et récupérer quelque chose, mais pas cette année. Les sources d'eau sont tellement sèches. Les choses vont si mal que les gens vont à l'hôpital à cause de la faim. »

« La nourriture que j'ai reçue du PAM va nous aider car nous n'avons rien à manger à la maison. Nous avons parfois quelque chose à manger de la part des voisins. D'autres fois, nous allons au lit en ayant rien mangé du tout le soir. »

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Vuyisile Shabungu, mère, Swaziland. Photo : WFP/David Orr

Pour que la réponse du PAM soit rapide et efficace, il faut des financements urgents. A moins que le PAM obtienne 200 million de dollars américains, il n'aura pas le temps de transporter et de pré-positionner la nourriture dans les zones susceptibles d'être isolées une fois les pluies tombées en octobre/novembre.

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