Éducations nutritionnelle et financière : la recette innovante du PAM à Tuléar
Diversification alimentaire, gestion des achats locaux, sensibilisation à l'éducation nutritionnelle pour les enfants et éducation financière aux parents en même temps, tout un ensemble de sujets sur lesquels travaille le bureau du PAM à Tuléar. Depuis février 2019, 8 écoles comprenant 5 306 bénéficiaires ont pris part au programme de "Cantines scolaires et Transferts monétaires", grâce notamment à l'appui du Ministère de l'éducation nationale et de l'Enseignement technique de Madagascar, soutenu par les financements de la Norvège et de la Suisse. Un projet qui vise à améliorer le taux de fréquentation des écoles, à réduire le taux d'abandons scolaires et à améliorer la qualité nutritionnelle des élèves par la diversification alimentaire.
"Le projet cantines scolaires intègre la modalité transferts monétaires, pilotée par un comité de gestion local en collaboration avec le Comité FEFFI (Farimbon'Ezaka ho Fahombiazana ny Fanabeazana eny Ifotony) au niveau de l'école. Ce sont habituellement les directeurs d'écoles, trésoriers, magasiniers, cuisiniers qui sont en charge de ces transferts monétaires permettant d'offrir une alimentation variée aux élèves", explique Tiana Zafindrazaka, en charge des transferts monétaires et de la résilience au sein du PAM Madagascar à Tuléar.
Selon elle, "le Comité de gestion local de l'école achète localement, chaque jour, des quantités des produits frais, à partir d'un plan nutritionnel créé par l'unité spécialisée de Nutrition du PAM. Les produits frais sont constitués, par exemple, de poissons, de viandes, d'œufs, de salades, de tomates, d'ails, d'oignons et de fruits.
"L'achat des aliments de base est effectué par le PAM grâce à un fournisseur local qui livre du riz, de l'huile et des légumineuses dans les écoles. Les quantités achetées et livrées se basent notamment sur le nombre d'enfants enregistrés dans les registres de l'école. Le PAM verse une somme d'argent sur le compte bancaire du Comité local de gestion de l'école, qui l'utilise lors de l'achat des produits sur le marché pour la cantine scolaire" ajoute Clémence Tazanjanahary, Monitoring Assistant de PAM, responsable de la Cantine scolaire.
"Ce que nous faisons avec les cantines scolaires encourage les familles à amener leurs enfants à l'école avec plus d'assiduité. Un repas complet chaque jour permet aux enfants assistant aux cours d'apprendre mieux et plus vite. La présence des élèves demeure plus constante, et cela profite à l'ensemble de la population. Du point de vue éducatif, les résultats et la productivité des enfants s'améliorent, ils sont plus concentrés et satisfaits d'avoir de bonnes notes" explique Madame Rina, Directrice de l'école publique primaire de Tanandava Mikamba à Tuléar.
En parallèle, Madame Delphine, la Directrice de l'école publique primaire de Belalanda, met l'accent sur la gestion des achats et l'éducation financière des parents : "Grâce au Programme de cantines scolaires et de transferts monétaires, nous avons appris à gérer l'argent et les achats. Nous savons quoi acheter et en quelle quantité, en fonction de la présence quotidienne des élèves à l'école. Les parents aussi sont très impliqués dans le Programme des cantines scolaires et dans la communauté, ils aident en cuisine, fournissent des vivres tels que des condiments et de la salade à cuisiner ou encore du bois".
"Nous regardons beaucoup les résultats d'assiduité et les taux de fréquentation de l'école." explique Madame Rina de Tanandava Mikamba. "Nous espérons avoir bientôt un jardin scolaire, où nous pourrions planter et cultiver nos propres légumes, et ainsi renforcer l'éducation nutritionnelle des enfants en leur apprenant à cultiver, cuisiner, et ainsi à mieux connaître les valeurs nutritionnelles des aliments. Ce projet permettrait de favoriser une croissance saine et diversifiée dans les familles. Le droit à l'éducation est un droit universel, c'est pour cela qu'il faut sensibiliser les parents à l'importance pour leurs enfants d'aller à l'école".
Des menus pour enfants et une croissance socio-économique du pays
Nous visitons deux écoles, dans lesquelles nous rencontrons des enfants souriants, plein d'énergie et d'enthousiasme. A l'heure du déjeuner, lavage des mains obligatoire avant de passer à table. Nous découvrons ensuite la cuisinière Delphine, une femme inspirante qui travaille à l'école de Belalanda depuis 20 ans.
Delphine nous suit et nous raconte : "Je fais ce travail depuis 1999. Je trouve cela satisfaisant. C'est pour moi un acte d'amour, de bienfaisance envers les enfants, et une bonne action pour leur avenir. Certains ancien élèves reviennent parfois à l'école pour me saluer. Ça me fait toujours très plaisir, c'est un moyen pour moi de voir que mon travail quotidien porte ses fruits".
La bienveillance du Programme de cantines scolaires auquel s'ajoute l'innovant projet de transferts monétaires nous poussent à croire en notre travail et en un avenir meilleur. Une alimentation variée, diversifiée, permet aux enfants de mieux grandir, et de contribuer ainsi à la croissance socio-économique de leur pays. Tout cela est rendu possible grâce au travail d'équipes extraordinaires.
Miara-miasa Isika, Ny firaisankinano Hery ! Nous travaillons ensemble, l'Union fait la Force !