5 raisons pour lesquelles le changement climatique entraîne la faim dans le monde
Par WFP USA, traduit de l'anglais
On ne cesse de parler du changement climatique, les spécialistes de l'environnement du monde entier ont tiré la sonnette d'alarme au sujet des nouveaux régimes climatiques et de leurs effets néfastes :
· Les déserts s'étendent au-delà de leurs frontières étatiques, étouffant des terres autrefois fertiles ;
· Les sécheresses sont plus fréquentes et durent plus longtemps de générations en générations ;
· Les moussons, les tempêtes tropicales et les inondations sont plus fréquentes et frappent avec plus de force.
Notre climat est nocif pour toutes ces raisons et plus encore. Aujourd'hui, notre climat aggrave la faim dans le monde.
Alors que la hausse des températures provoque des pics météorologiques imprévisibles, les populations les plus vulnérables de la planète sont les plus durement touchées. Ceux qui ont la moins grande empreinte environnementale, principalement les petits agriculteurs et les communautés les plus pauvres, sont les plus touchés par les changements environnementaux.
À l'heure actuelle, 80 % des personnes souffrant de la faim dans le monde vivent dans des zones exposées aux catastrophes naturelles et aux conditions climatiques extrêmes, ce qui crée alors des conditions propices à l'installation de la faim.
Voici les cinq principales façons dont les conditions météorologiques extrêmes entraînent la faim:
1. La perte des récoltes oblige les enfants à quitter l'école.
Lorsque les récoltes, par manque de pluies, ne peuvent pas pousser, les familles perdent une source vitale de revenus. Un fait qui se produit à échelle mondiale. Plus de la moitié des personnes qui souffrent de la faim dans le monde sont des agriculteurs de subsistance, pauvres, vivant dans des zones rurales où les champs font seulement trois quarts de la taille d'un terrain de football, voire moins. Lorsque les familles sont confrontées à une pauvreté croissante, elles ont besoin de tous leurs membres pour les aider à cultiver, stocker et vendre leurs récoltes. Cela signifie souvent que les enfants sont retirés de l'école pour aller chercher de l'eau et travailler dans les champs.
Les enfants qui n'ont pas accès à l'éducation ont moins de perspectives d'emploi, ce qui perpétue le cycle de la pauvreté et de la faim.
2. Le manque de nourriture et de ressource mène à la violence et aux conflits.
Les conflits sont la première cause de faim dans le monde, suivis des chocs climatiques. Leurs causes et leurs conséquences sont étroitement liés. 40 % des guerres civiles ou des conflits internes résultent de la concurrence entre les personnes qui cherchent à obtenir de la nourriture et des ressources rares. Lorsque les conditions météorologiques extrêmes poussent les gens au désespoir, les violences ne tardent pas à apparaître. Lorsqu'elles éclatent, les violences engendrent la chute de la valeur de la monnaie, accentuent l'inflation, augmentent le chômage et peuvent détruire les infrastructures.
Sans ces fondements économiques, la nourriture devient rare ou inabordable, poussant les populations vulnérables à la faim.
3. Des environnements intolérables obligent les familles à quitter leur foyer.
Les jardins s'assèchent. Les maisons sont emportées par les eaux. Les fermes et zones de pêche sont inondées. Lorsque les familles perdent tout et sont inévitablement confrontées à la faim, elles quittent leur foyer à la recherche de nourriture, de sécurité et de nouvelles opportunités. À mesure que les sécheresses, les ouragans, les inondations et autres phénomènes climatiques extrêmes deviennent fréquents et de plus en plus graves, un plus grand nombre de personnes n'auront d'autre choix que de quitter leurs maisons.
On s'attend à ce que les phénomènes météorologiques extrêmes déplacent près de 150 millions de personnes d'ici 2050.
4. La faim frappe le plus durement les femmes, perpétuant l'inégalité entre les sexes.
Des enquêtes menées dans un grand nombre de pays ont montré que 85 à 90 % du temps consacré à la préparation des aliments par les ménages est du temps consacré par les femmes. Pourtant, dans de nombreux endroits, des normes sexospécifiques dépassées signifient que les femmes sont plus affamées lorsque la nourriture est rare. Lorsque les sources d'eau s'assèchent en raison de sécheresses ou de vagues de chaleur, ce sont souvent les femmes qui doivent marcher plus loin pour aller chercher de l'eau propre pour leur famille. Les jeunes filles, quant à elles, quittent l'école pour aider. En temps de crise, l'accès des femmes à l'aide humanitaire peut être entravé par la discrimination fondée sur le sexe et la violence sexuelle.
Dans certains pays, la tradition veut que les femmes mangent en dernier, après que tous les hommes et les enfants aient été nourris.
5. L'instabilité économique est à la fois une cause et une conséquence de la faim.
Les communautés pauvres manquent de ressources permettant de faire face aux climats extrêmes. Pour eux, l'assurance habitation n'existe pas.
Lorsqu'une catastrophe se produit, ils sont nettement désavantagés au cours du long et lent processus de relèvement. Une situation qui peut rapidement engendrer l'instabilité économique et la faim.
Les extrêmes climatiques ouvrent la voie à l'insécurité alimentaire généralisée et aux conflits civils. Les programmes de résilience du PAM s'attaquent à ces extrêmes sous tous les angles possibles. En voici quelques-uns :
· Nourriture pour biens communautaires | Ce programme fournit de la nourriture aux populations ayant travaillé sur la construction de biens communautaires tels que des ponts, des barrages et des systèmes d'irrigation. Ces projets aident les communautés à résister aux conditions climatiques extrêmes et présentent des avantages supplémentaires comme la promotion de la nutrition et de l'égalité des sexes.
· Remise en état des terres | Le PAM aide les communautés à restaurer les terres dégradées, à diversifier leurs cultures et à construire des jardins communautaires. Un projet au Soudan du Sud a permis d'augmenter les terres agricoles de 27 % en deux ans seulement, soit l'équivalent de plus de 15 000 terrains de football.
· Gaspillage alimentaire | En Afrique subsaharienne, les agriculteurs perdent jusqu'à 40 % de leur récolte pendant la saison sèche, qui dure de plus en plus longtemps chaque année. Des bacs hermétiques leur permettent maintenant de faire face au manque de pluie et d'entreposer leur grain pendant des mois, ce qui réduit leurs pertes à moins de 2 %.
Vous aussi, vous pouvez soutenir ces efforts. Le changement climatique n'est plus en chemin, il est déjà là.
Pour en savoir plus, consultez notre rubrique sur le travail du PAM visant à aider les populations à faire face au changement climatique et à la faim.