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1 000 jours pour sauver une vie

Comment la nutrition en bas âge peut faire la différence dans la vie d'un enfant
, WFP (PAM)

par Alice Maro, traduit de l'anglais

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Le soutien nutritionnel que Joyce Mihinzo a reçu a été crucial pour la croissance de son bébé Tamari. Photo : PAM/Alice Maro

En voyant ses grands yeux bruns et sa jolie peau, on ne pourrait pas deviner que Tamari Jummanne Medaaa, maintenant âgée de 2 ans, soit née prématurément.

Au début de sa troisième grossesse, la mère de Tamari, Joyce Mihinzo, était inscrite au projet de nutrition Boresha Lishe au centre de santé Chamwino du village de Maduma en Tanzanie centrale. Financé par l'Union européenne (UE), le projet Boresha Lishe, qui signifie « meilleure nutrition » en swahili, est mis en œuvre par le Programme alimentaire mondial (PAM) et Save the Children.

Déjà mère de deux jeunes garçons de 5 et 10 ans, Joyce a reçu des suppléments de micronutriments (fer et acide folique), des vaccins antitétaniques. Elle a également été sensibilisée aux questions nutritionnelles et a reçu une ration mensuelle de céréales nutritives spécialisées, enrichie de vitamines et minéraux essentiels.

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Ce mélange de céréales enrichies est traditionnellement transformé en porridge. Photo : PAM/Zainul Mzige

Afin de favoriser le développement de ses capacités cérébrales ainsi que sa croissance physique, il est essentiel de veiller à ce que le bébé reçoive de bons nutriments au cours de ses 1000 premiers jours, c'est-à-dire entre la conception et son deuxième anniversaire. Pourtant, trop souvent, dans les pays en développement, la pauvreté, la dénutrition et une alimentation insuffisamment diversifiée sont la cause de mauvaises santés, de pertes importantes du potentiel cérébral et même de la mortalité infantile.

Le soutien nutritionnel que Joyce a reçu l'a aidée à maintenir un poids santé pendant les deux premiers trimestres de sa grossesse. Malheureusement, quatre semaines à peine avant la date prévue pour l'accouchement, une urgence familiale s'est produite, une source de stress pour elle et pour son bébé. Elle a dû quitter la maison avec ses fils et se rendre dans la maison de sa belle-sœur, en périphérie. Loin de l'établissement de santé et incapable de suivre un régime alimentaire approprié et riche en nutriments, Joyce a vu sa santé se dégrader. Craignant pour son bébé, elle a fini par trouver un moyen de rentrer chez elle avec ses enfants.

Chaque seconde compte

Lorsque le travail a commencé, au bout de 36 semaines de grossesse, Joyce savait que quelque chose n'allait pas. Elle ne vivait qu'à 1 km du centre de santé mais ne disposait d'aucune option de transport. Elle a donc été obligée de s'y rendre à pied.

Au fil des contractions douloureuses, éclairée à la lumière des étoiles et d'une lampe de poche, Joyce s'est rendue au centre de santé, où le personnel médical a remarqué qu'elle souffrait de complications dues à la grossesse. Elle a immédiatement été placée dans une ambulance, qui l'a emmenée d'urgence à l'hôpital régional de référence de Dodoma City, à près de 40 km.

Rester au chaud pour rester en vie

À l'hôpital de référence, Joyce a été suivie de près par le personnel médical et traitée pour malnutrition aiguë modérée (MAM). Peu après le début du traitement, elle a donné naissance à Tamari, qui pesait 2,3 kg.

Généralement, une fois qu'un nouveau-né se trouve hors de l'utérus de la mère, sa température corporelle baisse et doit être régulée. Ne disposant que de très peu de graisse corporelle, les bébés prématurés naissent avec des températures corporelles basses qu'ils sont incapables de réguler par leurs propres moyens.

Pour réguler la température de Tamari, les médecins l'ont placée dans une unité spéciale de nurserie. Elle souffrait d'une jaunisse, principalement en raison de sa naissance prématurée, mais aussi parce qu'elle ne recevait pas assez de lait maternel.

Joyce a bénéficié de conseils en matière de nutrition et a suivi un régime alimentaire spécial pour aider à la production laitière. En quelques jours, elle produisait assez de lait pour nourrir Tamari. La peau de cette dernière est revenue à sa couleur naturelle et elle a commencé à prendre du poids. Plus fortes et en meilleure santé, la mère et l'enfant ont pu quitter l'hôpital et rentrer chez elles afin de continuer le traitement au Centre de santé Chamwino.

Bébé en bonne santé, mère heureuse

De retour chez elle, Joyce a présenté Tamari à ses frères aînés et est immédiatement partie à la recherche des rations restantes de céréales enrichies qu'elle recevait grâce au projet Boresha Lishe.

« Sans les céréales enrichies, je ne pense pas que ma fille se serait remise aussi vite »

Elle s'est immédiatement préparée un bol de porridge et a continué à en consommer régulièrement. Joyce a repris ses examens à l'hôpital et a reçu davantage de céréales enrichies. Cela a contribué à augmenter son débit de lait et a permis à Tamari de continuer à prendre du poids. A l'âge de 6 mois, et après l'allaitement maternel exclusif, cette dernière a pu consommer, elle aussi, ce porridge.

« Sans les céréales enrichies que j'ai eues une fois rentré chez moi, je ne pense pas que ma fille se serait rétablie aussi vite qu'elle l'a fait », dit Joyce.

Maintenant âgée de 2 ans, Tamari a terminé le cycle de 1000 jours du projet Boresha Lishe. Elle est aujourd'hui une petite fille heureuse et en bonne santé. Joyce attribue la santé de son enfant au soutien qu'elle a reçu dans le cadre du projet de nutrition.

En savoir plus sur le travail du PAM en Tanzanie.