Tsunami un an après: Histoire d’une opération d’urgence
Le personnel du PAM se réunit aussitôt dans les bureaux de l’organisation en Indonésie, au Sri Lanka et en Thaïlande et commence immédiatement à planifier ce qui va devenir une des opérations d’urgence les plus complexes et les plus importantes que l’agence n’ait jamais eu à mettre au point.
Une réponse immédiate et massive
Pour faire face à la crise, le PAM lance immédiatement des opérations de grande envergure : des bateaux transportant des vivres sont redirigés vers les zones sinistrées, des ponts aériens sont aussitôt mis en place pour acheminer des tonnes de nourriture et des barges de débarquement sont mis à disposition pour acheminer des secours vers les personnes qui en ont le plus besoin.
De nombreuses routes ont été emportées par le tsunami. Il faut trouver de nouvelles façons d’acheminer de l’aide d’urgence. On décide d’utiliser des hélicoptères. Des « entrepôts flottants » sont rapidement mis en place et des équipes sont tout de suite dépêchées vers les zones les plus affectées. Au même moment, 328 membres du personnel du PAM venus du monde entier se dirigent vers les régions sinistrées pour prêter main forte aux 250 personnes supplémentaires recrutées sur place dans les pays touchés par la catastrophe.
Un gigantesque défi logistique
Au vu de l’étendue géographique de la catastrophe et de la diversité des régions affectées, monter l’opération d’urgence en Asie va représenter un énorme défi logistique pour le PAM. Notamment à Aceh, en Indonésie, où des communautés entières ont été emportées par la vague du tsunami, des secousses répétées après le séisme vont longtemps ralentir les opérations de secours.
Le soutien « historique » du secteur privé
Le secteur privé va apporter un soutien que l’ont peut véritablement qualifier d’historique à l’opération d’urgence du PAM. Au Sri Lanka, TNT et Unilever mettent des centaines de camions à la disposition du PAM tandis que des véhicules supplémentaires sont déplacés depuis le Cambodge vers les régions sinistrées.
En Somalie, une ancienne piste d’atterrissage, hors d’usage depuis des années, est vite réhabilitée en point de stockage d’eau potable et de vivres, afin d’approvisionner la péninsule de Hafun, dévastée par le passage de la vague.
Au sein même du siège du PAM à Rome, toutes les capacités sont rassemblées afin de surmonter les difficultés logistiques posées par cette crise sans précédent.
Les premiers jours de janvier
L’aide alimentaire est acheminée dans les zones de crise aussi vite que possible dès les premiers jours.
Au Sri Lanka, 30 camions transportent chacun dix à quinze tonnes de riz, de lentilles et de sucre tous les jours vers les régions les plus affectées. Au sept janvier, le PAM a distribué de la nourriture à quelque 750 000 personnes dans les régions les plus touchées au Sri Lanka.
En Indonésie, le PAM concentre ses efforts dans les villages sinistrés le long de la côte ouest de Sumatra. L’aide alimentaire est d’abord transportée par hélicoptères, puis par la mer, au moyen de barges de débarquement. Afin d’atteindre toutes les victimes, le PAM met en place des distributions dans les ports et sur les pistes d’atterrissage à travers toute la région de Ache – depuis Sabang au nord de l’île jusqu’à Singkil au sud.
Aide alimentaire d’urgence
Aux Maldives, le PAM distribue 112 tonnes de biscuits à haute teneur en énergie à quelques 50 000 victimes, ayant besoin de toute urgence d'une aide alimentaire.
Par ailleurs, début février, le PAM distribue de la nourriture à plus de 30 000 personnes dans les régions reculées de la Somalie.
Ainsi, lorsqu’une nouvelle secousse vient frapper l’île de Nias, en Indonésie, le 28 mars, le PAM est prêt à agir. Dans les douze heures qui suivent, des équipes sont sur place et l’aide alimentaire d’urgence est distribuée à plus d’un demi million de personnes.
Sept pays et deux continents touchés
Résultat ? De janvier à mai, le PAM distribue 100 000 tonnes d’aide alimentaire – de quoi nourrir 2,25 millions de personnes se trouvant dans sept pays et deux continents. Cette réussite n’aurait jamais été possible sans le précieux concours de nombreux partenaires : les gouvernements bénéficiaires, les autres agences onusiennes, les organisations non gouvernementales, les militaires et le secteur privé.
En fin de compte et malgré les obstacles, la phase d’urgence de l’opération peut être qualifiée de succès. Les routes d’acheminement sont ouvertes à nouveau, l’aide alimentaire parvient à ceux qui en ont besoin et, surtout, on a évité la famine !
On peut passer à autre chose…
Un an après, l’heure est à la reconstruction
En juin, les activités du PAM pour venir en aide aux victimes du Tsunami passent des opérations d’urgence aux activités de reconstruction et de soutien aux plus vulnérables.
Alors que les opérations au Myanmar et en Thaïlande prennent fin au milieu de l’année, les opérations de réhabilitation aux Maldives et en Somalie sont prolongées jusqu’à la fin de l’année.
Mais ailleurs, au Sri Lanka et en Indonésie, le PAM décide de poursuivre ses opérations au-delà de 2005, jusqu’à la fin 2006 car les besoins sont encore importants.
L’objectif est d’assurer la sécurité alimentaire des personnes les plus démunies - enfants, jeunes mamans, personnes âgées et handicapées - afin qu’elles puissent concentrer leurs efforts à reconstruire leur vie et non à chercher de quoi nourrir leurs familles.
Bilan par pays:
Indonésie
En mai, au plus fort de ses opérations, le PAM a distribué plus de 116 000 tonnes d’aide alimentaire pour venir en aide à 1,2 million de personnes en Indonésie.
Depuis le mois de mai, plus de 330 000 enfants reçoivent des repas gratuits à travers les programmes d’alimentation scolaire. Aujourd’hui, le PAM nourrit en plus 38 000 femmes enceintes et allaitantes bénéficient d’une alimentation enrichie grâce au programmes de nutrition, mis en place en mai dernier.
Sri Lanka
Au Sri Lanka, le PAM a distribué environ 84 000 tonnes de nourriture ce qui a permis de venir en aide à près d’un million de personnes au plus fort des opérations. A présent, l’action du PAM se concentre sur la réhabilitation et la protection des groupes les plus démunis.
La distribution générale de nourriture à l’ensemble de la population a pris fin en septembre 2005. Elle a été remplacée par une distribution plus ciblée, visant les groupes vulnérables. Actuellement, 350 000 personnes bénéficient de cette aide.
En outre, les programmes d’alimentation scolaire fournissent des repas à 106 000 élèves d’écoles primaires. Quand aux compléments nutritionnels destinés aux jeunes mamans et à leurs enfants, ils complètent l’alimentation de presque 100,000 mamans et enfants en bas age.
Plus de 36 600 travailleurs participent aux projets vivres-contre-travail. Ils reconstruisent les maisons, les infrastructures principales, par exemple les routes côtières, et en contre partie ils reçoivent une aide alimentaire pour nourrir leur famille. Au total 183 000 personnes bénéficient des ces programmes au Sri Lanka.
Les Maldives
Aux Maldives, le PAM a mis en place dès la fin janvier un programme d’alimentation scolaire qui a très bien marché et permis de distribuer de la nourriture à 24 000 écoliers pendant sept semaines.
A la demande du gouvernement, le PAM a prolongé son opération de reconstruction jusqu’à la fin de l’année 2005 afin d’approvisionner en nourriture 14 000 personnes déplacées par le tsunami.
Somalie
En Somalie, le PAM répond toujours aux besoins alimentaires de plus de 28 000 victimes du tsunami, vivant dans des villages et des habitations difficiles d’accès, situés le long du littoral nord-est de la région de Puntland.
Thaïlande
En Thaïlande, le PAM a élaboré un plan d’assistance limité en coopération avec le gouvernement thaïlandais.
De l’aide alimentaire pour trois mois a été distribuée aux veuves, aux orphelines et aux communautés tribales, qui représentaient les groupes les plus vulnérables. Le PAM a de plus soutenu les programmes d’alimentation scolaire, mis en place précédemment par le gouvernement, dans les six provinces touchées par le Tsunami.
Au Myanmar
Au Myanmar, quelque 15 000 personnes localisées dans deux provinces touchées ont participé à des activités vivres-contre-travail. Ces projets ont aidé à reconstruire les maisons, les routes, les ponts et les jetées, et à réhabiliter les étangs et les puits d’eau douce.
L’avenir
Le PAM va poursuivre ses opérations au Sri Lanka et en Indonésie jusqu’en 2007 afin de soutenir les efforts de reconstruction et protéger les plus vulnérables.
En Indonésie, ces opérations vont permettre de venir en aide à près de 1,2 million de personnes, tandis que, dans les régions dévastées du Sri Lanka, 347 000 personnes vont bénéficier de l’aide du PAM.