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Promouvoir les droits de la femme : les hommes ont un rôle à jouer

ROME - Pour la nouvelle édition de la Journée internationale de la femme, le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies a choisi cette année le thème du « partenariat hommes-femmes pour la promotion de l’égalité des Genres », afin de souligner combien il est important que les hommes et les femmes travaillent ensemble pour améliorer les conditions de vie des femmes à travers le monde.

Tout en veillant à donner la priorité aux femmes dans le cadre de ses opérations alimentaires, le PAM a mis en avant l’importance de faire participer les hommes à la lutte vers une égalité durable.

Projet de mouture en Zombie

Dans les pays en voie de développement, les femmes ont souvent besoin d’acquérir de nouvelles compétences pour prendre en mains le contrôle de leur vieSheila Sisulu, Directrice exécutive adjointe du PAM

Cette année, la récompense de la Journée internationale de la femme est décernée au bureau de la Zambie du PAM qui a mis en œuvre, dans deux camps de réfugiés congolais, des projets de mouture de grains où le partenariat hommes-femmes a joué un rôle déterminant.

Le moulin du camp de Kala, situé à 200 km de la frontière avec la République Démocratique du Congo, est géré par Kipamga, mère congolaise de six enfants, dont le talent d’encadrement d’équipe et le sens des affaires sont venus à bout des doutes de la communauté quant à la capacité des femmes à apprendre et à mettre en œuvre un projet si rentable.

Faire participer les hommes

« Dans les pays en voie de développement, les femmes ont souvent besoin d’acquérir de nouvelles compétences pour prendre en mains le contrôle de leur vie », a déclaré Mme Sheila Sisulu, Directrice exécutive adjointe du PAM, à l’occasion de la Journée internationale de la femme. « Faire participer les hommes est crucial car ils possèdent des compétences spécifiques qu’ils peuvent partager et ils ont un rôle à jouer pour changer les mentalités. Cela peut faire une réelle différence dans la vie des femmes. »

Lutter contre le VIH/Sida

En Ethiopie, où le VIH/Sida représente un défi considérable, près de 60% des moniteurs travaillant pour les programmes de formation et de prévention du PAM, sont des hommes, et ils sont devenus des modèles pour la communauté. De même, dans le nord-ouest de la Tanzanie, région où le VIH/Sida touche beaucoup de réfugiés, des hommes sont devenus éducateurs, incitant d’autres hommes à assister aux séances d’information sur le VIH/Sida avec leurs femmes.

Encourager les programmes de formation

Au nord-est du Bangladesh, les encouragements que les femmes ont reçu de la part des hommes dans le cadre de programmes de formation pour la création de petites entreprises, ont débouché sur la constitution de groupes de soutien rassemblant des maris qui prônent la protection de la femme et la prévention de la violence. Les programmes de formation constituent un des piliers sur lesquels reposent les projets du PAM visant à promouvoir la cause des femmes dans plusieurs pays à travers le monde.

Citons, parmi les projets du PAM générant de nombreux avantages pour les femmes, la fabrication de fourneaux à faible consommation de bois au Darfour, dans l’ouest du Soudan. Parmi les milliers de femmes déplacées en raison des affrontements, 30 femmes ont appris à fabriquer ces fours. Elles ont à leur tour formé 4400 autres femmes.

Bénéfices immédiats

Les bénéfices sont immédiats : la quantité de bois nécessaire pour cuisiner est réduite de 40%, les femmes passent donc moins de temps à aller chercher du bois – le poids de leurs tâches quotidiennes est ainsi allégé, et elles s’exposent moins aux agressions sexuelles. Les femmes, traditionnellement chargées de collecter du bois à brûler, soit pour leur famille soit pour en tirer des revenus, sont en effet de plus en plus victimes de violences sexuelles quand elles s’aventurent en dehors des camps.

Le poids de la culture

L’aide alimentaire fait également une énorme différence quand il s’agit d’impulser un changement dans les pratiques culturelles qui portent atteinte à la santé des femmes – telles que les mutilations génitales. Ces mutilations, qui ont assombri la vie de millions de femmes à travers le monde, en particulier en Afrique et dans le Golfe, sont désormais prohibées par le gouvernement de Djibouti (99% des femmes dans ce pays ont été mutilées). Dans le cadre d’un projet dénommé « mère sans risque », les personnes pratiquant des mutilations (généralement des femmes) se voient proposer une aide alimentaire motivante en échange de l’apprentissage d’un nouveau métier.

Confier les vivres aux femmes

Pendant les dix ans de son mandant à la tête du PAM (1992-2002), Catherine Bertini a mis en place la politique globale du PAM visant à cibler les femmes comme les principales destinataires de l’aide alimentaire, afin de s’assurer que les produits alimentaires parviennent bien aux personnes qui en ont le plus besoin. L’expérience a montré que lorsque les femmes ont le contrôle sur la nourriture, leurs enfants ont plus de chance de grandir en étant bien nourris, d’aller à l’école et de devenir des membres productifs de la société. Le PAM organise une série d’activités dans ses bureaux à travers le monde pour marquer la Journée de la femme. Au cours d’une cérémonie qui se tiendra au siège du PAM à Rome, M. James T. Morris, Directeur exécutif, remettra le prix Catherine Bertini (une somme de 20 000 dollars) au Bureau de la Zambie pour son projet de mouture.



Promouvoir l'égalité

Nous, les hommes, devons activement soutenir, encourager et nous associer avec les femmes à travers le monde pour qu’elles accèdent à la position qui leur revient de droit et deviennent maîtresses de leur existence James T. Morris, Directeur exécutif du PAM

« Nous, les hommes, devons activement soutenir, encourager et nous associer avec les femmes à travers le monde pour qu’elles accèdent à la position qui leur revient de droit et deviennent maîtresses de leur existence », a déclaré M. Morris, ferme défenseur de l’égalité des femmes. « Parmi les sept projets nominés cette année, figurent des projets au Niger, au Libéria et en Zambie, dans le cadre desquels les hommes partagent leur savoir-faire traditionnel, aussi bien que des projets en Ethiopie, en Tanzanie et au Lesotho, visant à sensibiliser et éduquer la population en matière de VIH/Sida. Tous ces projets montrent que des idées innovantes sont mises en pratique pour promouvoir l’égalité des droits des femmes ».

« L’implication des femmes, à tous les stades de l’alimentation des personnes souffrant de la faim est essentielle. Les agences telles que la nôtre doivent continuer à faire preuve de créativité dans leurs efforts pour atteindre directement les femmes, à travers la formation et l’éducation, essentiels pour éradiquer la faim dans le monde » a ajouté M. Morris.