Skip to main content

Pour l'avenir de l'Afrique australe: il faut lutter contre le VIH/SIDA et s'occuper des orphelins

JOHANNESBOURG– « L’avenir de l’Afrique australe dépend de l’action des gouvernements de la région, d’une part en ce qui concerne la lutte contre les conséquences du VIH/SIDA, et d’autre part pour s’assurer que les orphelins soient scolarisés et qu’ils reçoivent une alimentation équilibrée ainsi que des soins médicaux», a déclaré James T. Morris, envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies chargé d’évaluer les besoins humanitaires en Afrique australe, qui effectue son huitième et dernier voyage dans la région.

Taux de prévalence VIH/SIDA élevés

9 des 10 taux de prévalence du VIH/SIDA les plus élevés au monde se trouvent en Afrique australe, où l’on compte 3,3 millions d’orphelins à cause de ce virus ; cette situation pèse sur les budgets nationaux en ce qui concerne les dépenses de santé, les services sociaux, la sécurité alimentaire, l’éducation, les communautés et les familles élargies. Cette région a fait du chemin depuis 5 ans, mais les défis sont encore importantsJames T. Morris

D’après l’UNICEF, l’augmentation de la proportion d’orphelins y est la plus importante au monde.

« Cette région a fait du chemin depuis 5 ans, mais les défis sont encore importants. Tant que la pandémie VIH/SIDA ne sera pas maîtrisée et que les orphelins ne bénéficieront pas d’un environnement qui leur permettra de retrouver une vie normale, l’Afrique australe continuera de lutter pour se développer sur le long terme et sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Ces pays doivent s’investir dans la diversification des cultures agricoles, dans l’accès à l’eau potable et améliorer le sort des femmes qui sont les plus touchées par le VIH/SIDA et portent le lourd fardeau des responsabilités familiales et du foyer », a ajouté James T. Morris.

En 2002, une des pires crises humanitaires dans l’histoire de la région avait mené l’Afrique australe au bord du gouffre et plus de 14 millions de personnes dans 6 pays s’étaient retrouvées dans le besoin d’une assistance humanitaire. Une coordination sans précédent de la réponse humanitaire ainsi que la générosité des donateurs (en particulier les Etats-Unis, l’Union Européenne et ses Etats-membres, l’Australie, le Canada, le Japon, et l’Afrique du Sud) ont permis d’éviter des pertes humaines élevées.

Amélioration de la situation depuis la crise de 2002

Depuis cette crise, le nombre de personnes qui ont besoin d’une assistance alimentaire n’a cessé de diminuer. Cependant 4,7 millions de personnes en Afrique australe auront encore besoin de l’aide alimentaire du PAM au premier L’avenir de l’Afrique australe dépend de l’action des gouvernements de la région, d’une part en ce qui concerne la lutte contre les conséquences du VIH/SIDA, et d’autre part pour s’assurer que les orphelins soient scolarisés et qu’ils reçoivent une alimentation équilibrée ainsi que des soins médicauxJames T. Morris

trimestre 2007, pour la plupart des femmes et des enfants.

Cette diminution du besoin en aide alimentaire est due à l’amélioration des récoltes grâce aux précipitations plus régulières et à un meilleur accès aux semences et aux engrais. Mais malgré une production agricole en augmentation, de nombreuses personnes doivent faire face au manque de nourriture pour diverses raisons : à cause du manque ou du coût élevé des semences et de l’engrais, de la pénurie de terres fertiles, ou encore de l’absence de réformes pour facilter l’accès aux marchés et ainsi accroître la disponibilité des vivres.

Zimbabwe

Ces 7 derniers jours, James Morris s’est rendu en Zambie, au Malawi et au Zimbabwe, où il a rencontré des membres des trois gouvernements et des représentants des agences onusiennes, des ONG et des donateurs. Il a pu constater les progrès dus à l’introduction des anti-rétroviraux dans tous ces pays et notamment la multiplication par 9 du nombre de personnes bénéficiant de ces médicaments au Malawi, qui est passé de 8 000 personnes en janvier 2005 à 72 000 personnes ce mois-ci. De plus, les enfants ont pu en bénéficier pour la première fois. Malgré ces progrès, le chemin sera long pour que ces pays puissent répondre aux besoins en traitements.

Le Zimbabwe a également fait de grandes avancées en ce qui concerne la réduction de son taux de prévalence du VIH/SIDA, qui était monté jusqu’à 25% il y a quelques années et qui est de 18,1% aujourd’hui. Le taux de mortalité infanto-juvénile a diminué mais, en revanche, la mortalité maternelle a considérablement augmenté principalement à cause du VIH/SIDA.

Malawi et Zambie

Quant au Malawi et à la Zambie, ils ne sont plus considérés, depuis peu, comme des pays pauvres très endettés (PPTE) et ils vont continuer de bénéficier d’une réduction de leurs dettes, ce qui leur permettra d’accroître leurs programmes de protection sociale ou d’améliorer le rôle de la société civile. « Des progrès essentiels ont été réalisés dans la région, et j’espère sincèrement que l’on pourra ainsi réduire l’impact du VIH/SIDA et améliorer le sort des orphelins et des enfants vulnérables, a déclaré James T. Morris. L’Afrique australe doit dépasser ce moment crucial afin que le VIH/SIDA cesse de tirer vers le bas la région et sa population pendant plusieurs générations. On doit saisir dès aujourd’hui les opportunités pour améliorer cette situation. »

James T. Morris s’est rendu au Mozambique le 13 décembre, dernière étape de sa mission. Il est devenu envoyé spécial pour l’Afrique australe en juillet 2002, quelques mois après avoir été nommé Directeur Exécutif du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM). Il quittera les deux postes au début de l’année prochaine.