Mozambique : un an après le passage du cyclone, nombre de mozambicains luttent pour se reconstruire sur fond de difficultés de financement de l'assistance humanitaire
Dans les semaines qui ont suivi la plus forte tempête qui ait jamais frappé le pays, l'aide d'urgence du PAM a permis d’aider 1,8 million de personnes à se remettre de la catastrophe. Mais beaucoup d'autres, qui luttent encore aujourd'hui, sont confrontées à un avenir sombre et incertain.
Le mois dernier, le manque de financement a obligé le PAM à réduire de moitié les rations alimentaires de 525 000 personnes travaillant sur des projets de relèvement post-Idai dans la province de Sofala, la province la plus touchée par le cyclone. Ce mois-ci, sans fond supplémentaires, le PAM sera dans l’obligation d’interrompre ce soutien vital.
« Pour les personnes qui ont vu leur vie bouleversée, nos projets tels que les fermes communautaires, la réparation de routes et de ponts et la reconstruction d'écoles, sont une source d'espoir », a déclaré Lola Castro, directrice régionale du PAM pour l'Afrique australe. « Ce travail essentiel doit se poursuivre si nous voulons constater une reprise réelle et durable », a-t-elle ajouté.
Cette année, le PAM a besoin de 91 millions de dollars pour pouvoir mettre pleinement en œuvre des projets de réhabilitation pour les victimes du cyclone Idai.
La prochaine récolte d'avril-mai devrait être relativement bonne dans la région. Cependant, peu de familles parmi les 250 000 dont les maisons ont été endommagées par le cyclone ont pu retourner dans leurs villages, et encore moins ont pu reconstruire ce qu’ils ont perdu.
Beaucoup sont des agriculteurs de subsistance dont les récoltes ont été anéanties l'année dernière et qui n'ont pas pu replanter à temps pour cette année. La plupart d'entre eux connaissent des niveaux d'insécurité alimentaire « de crise » ou « d'urgence », ce qui signifie qu'ils ne mangent pas assez, empruntent ce qu'ils peuvent à des parents ou des amis, cherchent des aliments naturels moins nourrissants et continuent à avoir besoin d'une aide extérieure pour survivre.
Le Mozambique a l'un des taux les plus élevés de malnutrition chronique au monde : 43 % des enfants de moins de cinq ans sont concernés. La malnutrition aiguë est, quant à elle, en hausse dans les communautés touchées par le cyclone Idai. Une rare épidémie de pellagre, une maladie déclenchée par une carence en vitamine B3, a rendu malade près de 4 000 personnes à Sofala, et ce nombre augmente rapidement.
Compte tenu de la forte dépendance du pays à l'égard de l'agriculture pluviale et des petites exploitations agricoles ainsi que de sa vulnérabilité au changement climatique, comme l'a souligné le cyclone Kenneth qui a causé des dégâts considérables six semaines seulement après le cyclone Idai, il est nécessaire d'investir davantage dans l'adaptation au changement climatique et la réduction des risques de catastrophe.
« Renforcer la capacité des Mozambicains à résister aux effets de sécheresses et d'inondations de plus en plus graves était le cœur de notre travail avant que les cyclones ne frappent », a déclaré Mme. Castro. « Ce sont ces efforts que nous devons reprendre maintenant et intensifier dans les années à venir, avec nos partenaires. »
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Le Programme alimentaire mondial des Nations unies est la plus grande organisation humanitaire au monde. Il sauve des vies dans les situations d'urgence, construit la prospérité et soutient un avenir durable pour les personnes qui se remettent de conflits, de catastrophes et de l'impact du changement climatique.
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