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Les cours mondiaux du blé montent en flèche, menaçant des millions d'afghans

KABOUL – Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et le gouvernement afghan ont lancé un appel à la communauté internationale pour financer la forte augmentation des besoins d’aide alimentaire, indispensable à la population pauvre d’Afghanistan, qui ne peuvent plus se procurer du blé - denrée de base du régime alimentaire afghan – qui atteignent des prix records.

Sous «l’appel conjoint du gouvernement et de l’ONU pour répondre aux conséquences humanitaires de l’augmentation du prix des aliments », et en plus de ses programmes d’aide alimentaire déjà considérables en Afghanistan, le PAM a sollicité des contributions immédiates de 77 millions de dollars pour mettre à disposition 89 000 tonnes de vivres afin d’aider 2,55 millions d’Afghans supplémentaires, vivant aussi bien en région rurale qu’urbaine, et ce jusqu’à la fin du mois de juin 2008.

« L’Afghanistan fait face à tant de difficultés – et maintenant, avec l’augmentation du prix du blé, des millions d’Afghans n’auront plus accès au pain, l’aliment de base de la population », explique Rick Corsino, le directeur du PAM en Afghanistan.

« Nous devons agir maintenant pour s’assurer que les Afghans puissent se procurer du blé et du pain à des prix raisonnables, qu’ils vivent en ville ou dans les zones rurales, où la production domestique n’est pas suffisante pour subvenir à leurs besoins », ajoute Corsino.

Au cours des 12 derniers mois, les prix des aliments, et plus particulièrement du blé, ont atteint des sommets sans précédents, et ont détérioré les conditions de vie de millions d’Afghans, pour qui la farine de blé est l’aliment principal dans la fabrication du pain.

Une analyse récente du gouvernement afghan et du PAM sur les conséquences de l’augmentation des prix sur l’accès à la nourriture a montré que les prix de la farine de blé ont augmenté drastiquement l’année dernière - de plus de 60% à l’échelle nationale, et jusqu’à 80% dans certaines zones.

Il se peut qu’en raison de la hausse des prix, 2,55 millions d’Afghans au total (dans les régions urbaines et semi-urbaines) aient passé de la catégorie d’insécurité alimentaire limite à la catégorie d’insécurité alimentaire élevée. Les personnes qui étaient déjà vulnérables risquent donc de s’enfoncer plus profondément dans l’insécurité alimentaire. « La pauvreté alimentaire est, actuellement, une réelle menace, non seulement dans les régions reculées du pays, mais également dans les zones urbaines d’Afghanistan », explique Corsino, soulignant qu’il est essentiel que la communauté internationale renouvelle ses efforts pour aider les personnes touchées à faire face à cette très rude épreuve. Il précise que le PAM étendrait ses interventions alimentaires aux régions urbaines.

L’intervention prévue par le PAM a pour objet de fournir des rations alimentaires familiales à 235 000 foyers dans les zones rurales et à 190 000 foyers dans les zones urbaines – c’est-à-dire aux personnes les plus touchées par l’augmentation des prix des aliments, et qui ne sont pas soutenues actuellement par les interventions du PAM en cours.

L’aide alimentaire, qui permettra à ces foyers de conserver les biens qui leur restent, comprendra la mise à disposition, de février à juin 2008, de 43 000 tonnes de produits de base variés dans les zones rurales, et de 46 000 tonnes de blé dans les zones urbaines et semi-urbaines. L’Appel conjoint du gouvernement et de l’ONU compte également des interventions de l’UNICEF, de l’OMS, et d’autres agences onusiennes travaillant en Afghanistan.

Les 89 000 tonnes de vivres requises dans l’appel conjoint du gouvernement et de l’ONU lancé aujourd’hui viennent s’ajouter aux 180 000 tonnes de vivres que le PAM prévoit de distribuer en 2008 à près de 3,7 millions de personnes. Pour son intervention actuelle de secours et de redressement de 380 millions de dollars sur trois ans en Afghanistan, le PAM compte parmi ses donateurs les Etats-Unis (141,7 millions de dollars), le Fonds Central d’Intervention d’Urgence des Nations Unies (29,1 millions de dollars – pour le CERF, consulter : http://ochaonline.un.org), l’Inde (24.5 millions de dollars), le Canada (17,1 millions de dollars), le Japon (12,3 millions de dollars), la Hollande (8 millions de dollars), l’Italie (5 millions de dollars), la Suisse (4,4 millions de dollars), l’Allemagne (3,6 millions de dollars), la Fédération de Russie (3 millions de dollars), la Commission européenne (2,8 millions de dollars), le Luxembourg (2,1 millions de dollars), l’Arabie Saoudite (2 millions de dollars), la France (1,9 millions de dollars), la Belgique (1.6 millions de dollars), l’Australie (1 million de dollars), la Suède (1 million de dollars), l’Espagne (800 000 dollars), la Pologne (700 000 dollars), l’Irlande (700 000 dollars), la Finlande (700 000 dollars), la Lituanie (400 000 dollars), le Danemark (300 000 dollars), la Norvège (200 000 dollars), les îles Féroé (200 000 dollars), le Qatar (100 000 dollars), l’Islande (100 000 dollars), et le Royaume-Uni (25 000 dollars). 2,1 millions de dollars de dons multilatéraux ainsi que 300 000 dollars de dons privés ont aussi été reçus.