Le PAM et les ONG du Burundi lancent un appel urgent pour deux millions de personnes victimes des inondations
Cet appel fait suite au lancement de l’appel conjoint des Nations Unies et des ONG pour leur travail au Burundi en 2007.
Selon une récente évaluation menée par le PAM et la FAO, les fortes pluies et les crues des rivières ont détruit de 50 à 80% des récoltes de novembre et la plupart de la récolte prévues au mois de janvier (haricots, pommes de terre, patates douces, maïs, sorgho et riz).
Stratégies de survie
L’étude conjointe souligne une importante réduction du nombre de repas par jour (de un par jour à un tous les deux jours) et de leur volume, une consommation accrue d’aliments de disette comme la banane à bière, ainsi que l’hypothèque des champs et des plantations. Les ventes de biens, vols de récoltes et les déplacements de population sont autant de signes inquiétants d’une dégradation considérable de la sécurité alimentaire des plus vulnérables.
L’arrivée tardive des pluies en fin d’année combinée aux conséquences de la mosaïque du manioc, ainsi qu’aux pluies diluviennes récentes ont eu un effet dévastateur sur les réserves alimentaires des ménages les plus pauvres.
Menace de crise alimentaire
« Tous ces éléments sont le signe d’une crise alimentaire qui nous menace et ne peut qu’empirer si nous ne portons pas Tous ces éléments sont le signe d’une crise alimentaire qui nous menace et ne peut qu’empirer si nous ne portons pas secours aux personnes les plus vulnérablesGérard Van Dijk, directeur du PAM au Burundi
secours aux personnes les plus vulnérables, ce qui pourrait avoir de graves répercussions sur le redressement d’un pays encore fragilisé par les effets d’une décennie de guerre civile» a explique . Deux millions de personnes représentent 25% de la population du Burundi. Dans le cadre de l’appel conjoint des Nations Unies et des ONG, le PAM a besoin de 12 millions de dollars pour couvrir les besoins en aide alimentaire jusqu’en juillet au Burundi.
Réduction des rations
Un décret présidentiel du 20 décembre dernier a déclaré sept provinces du Burundi zones sinistrées par les inondations. Dès janvier, le PAM et CARE ont commencé des distributions d’urgence au profit de 400 000 personnes dans certaines provinces sinistrées, mais avec des rations réduites. En raison de stocks qui s’amenuisent, le PAM a dû également réduire les rations d’aide alimentaire de 25% pour ses programmes réguliers de cantines scolaires, de soutien aux personnes affectées par le VIH/SIDA, d’aide aux réfugiés, mais aussi aux Burundais expulsés de Tanzanie.
Défi
« Après 13 ans de conflit, dans un contexte de paix maintenant retrouvé et alors que les conditions de vie restent extrêmement difficiles, les Burundais n’ont qu’un seul espoir : Ces inondations frappent donc au pire moment, dans un contexte déjà très fragile où pouvoir manger suffisamment et tous les jours est un défi pour l’immense majorité de la population burundaiseGérard Van Dijk
celui de satisfaire jour après jour leurs besoins les plus essentiels. Ces inondations frappent donc au pire moment, dans un contexte déjà très fragile où pouvoir manger suffisamment et tous les jours est un défi pour l’immense majorité de la population burundaise», a ajouté Gérard Van Dijk.
Dans les zones les plus sinistrées dans le nord et le centre du pays, la traditionnelle période de soudure qui a débuté en septembre 2006 risque ainsi de se prolonger jusque fin juin 2007, date des prochaines récoltes.
Le Burundi émerge de treize ans d’une guerre qui a fait plus de 300 000 morts et déplacé plus d’un million de personnes dans la région.