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Le PAM achemine des vivres d'urgence à l'est du Congo mais reste inquiet quant aux zones plus reculées

GOMA - Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a averti aujourd’hui que malgré ses distributions de rations alimentaires d’urgence auprès des dizaines de milliers de personnes déplacées par les combats à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), l’agence reste très inquiète pour les personnes inaccessibles en raison de l’insécurité croissante de la zone.

A travers l’est du pays, la situation s’aggrave de jour en jour pour les civils innocents pris dans le conflit. Il y a trop de personnes que nous ne pouvons pas atteindreCharles Vincent, représentant du PAM en RDC

« Nous travaillons sans cesse pour atteindre des personnes qui ont du fuir sans le moindre effet personnel » a déclaré Charles Vincent, représentant du PAM en RDC. « A travers l’est du pays, la situation s’aggrave de jour en jour pour les civils innocents pris dans le conflit. Il y a trop de personnes que nous ne pouvons pas atteindre ».

Les violences les plus récentes dans la province du Nord Kivu ont contraint des milliers de personnes à fuir leur village pour se mettre à l’abri des combats. Plus de 50 000 d’entre eux se sont regroupés autour du village de Mugunga, à dix kilomètres à l’ouest de la capitale provinciale de Goma, après avoir échappé aux combats du district de Masisi.

Jeudi soir, le PAM avait déjà distribué une ration de dix jours de farine de maïs, de pois, d’huile et de sel à plus de 35 000 personnes à Mugunga. Les distributions continuent aussi longtemps que le permet la lumière du jour.

En revanche, l’insécurité limite sévèrement l’accès au-delà de Mugunga, dans les zones les plus touchées du Masisi, où se trouveraient au moins 7 000 personnes, dans la brousse, en attente d’assistance et d’aide alimentaire d’urgence. Mardi, après plusieurs jours de tentatives, le PAM a pu livrer une aide d’urgence à Masisi pour les enfants malnutris et les civils blessés dans les combats.

De plus, 30 000 personnes auraient fui le Masisi pour gagner le Sud Kivu, où le PAM travaille avec ses partenaires pour leur porter une aide alimentaire d’urgence. Cependant, l’accès reste très limité à cause de l’insécurité. Dans la plupart des cas, le PAM doit avoir recours à l’escorte armée de la mission de l’ONU en RDC (MONUC) pour les atteindre.

Des premiers rapports des zones autour du Nord Kivu, qui comptent un grand nombre de personnes déplacées, indiquent des taux alarmants de malnutrition aigüe. Celui-ci atteint près de 19 pour cent dans certains cas, bien au-delà du seuil d’urgence.

La situation parmi les déplacés du Sud Kivu est légèrement meilleure, avec des taux avoisinant les 17 pour cent.

Nous sommes face à une urgence humanitaire qui pourrait rapidement dégénérer à moins que nous puissions accéder aux zones les plus touchéesCharles Vincent, représentant du PAM en RDC

Les déplacements constants portent atteinte à l’état de santé et aux défenses immunitaires des personnes contraintes de dormir dans la brousse pour éviter les attaques, ce qui rend les enfants encore plus vulnérables à la malnutrition. L’économie agricole, dont la vaste majorité des victimes dépend, a été détruite dans la majeure partie de la région.

« Nous sommes face à une urgence humanitaire qui pourrait rapidement dégénérer à moins que nous puissions accéder aux zones les plus touchées » a déclaré Vincent.

Les derniers mouvements de population ont élevé le nombre de déplacés dans les Kivus à près d’un million. Les deux tiers sont dans le Nord Kivu où, depuis novembre de l’année dernière, 300 000 personnes ont fui leur habitation.

Le PAM a immédiatement besoin de 12 millions de dollars pour financer des achats locaux de vivres et des emprunts aux programmes de l’agence dans des pays voisins. L’argent servira à apporter des rations complètes aux personnes dans le besoin, particulièrement à l’est, jusqu’à la fin de l’année. Les besoins d’aide alimentaire en RDC, majoritairement à l’est du pays, ont triplé au cours de cette dernière année et ces récents déplacements pèsent d’autant plus sur les ressources du PAM. Les rations destinées aux déplacés de longue date ont du être diminuées de moitié afin d’assurer une distribution pérenne des denrées. Même après emprunts à certains bureaux du PAM dans les pays voisins, l’opération en RDC fait toujours face à des ruptures de stock.

Les donateurs à l’opération de 231 millions de dollars du PAM en RDC sont : les Etats-Unis (39 millions de dollars), la Commission Européenne (11 millions de dollars), la France (4 millions de dollars), le Fonds central d’intervention d’urgence des nations Unies – CERF (3,4 millions de dollars), les fonds multilatéraux (2,1 millions de dollars), la Suisse (835 000 dollars), la Finlande (432 000 dollars), la Pologne (200 000 dollars), le Luxembourg (137 000 dollars), les donateurs privés (125 000 dollars).