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L’Afrique de l'Ouest et Centrale confrontée à une profonde crise alimentaire - les Nations Unies appellent à une action humanitaire renforcée et des solutions durables à la crise

Photo: PAM/Marie Da Sylva. Les participants attendent de recevoir leurs rations alimentaires, leurs semences et leurs kits d'outils, au Tchad.
DAKAR – Plus de 40 millions* de personnes en Afrique de l'Ouest et centrale éprouvent des difficultés à se nourrir au cours de la saison post-récolte de 2024. Ce chiffre devrait passer à 52,7 millions d'ici à la mi-2025, dont 3,4 millions de personnes confrontées à des niveaux d'urgence de la faim (IPC/CH Phase 4) selon une nouvelle analyse de la sécurité alimentaire du Cadre Harmonisé publiée ce mois.

Malgré une baisse marginale du nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë par rapport à l'année dernière - liée à l'amélioration de la sécurité et à des précipitations supérieures à la moyenne dans certaines régions du Sahel - l'insécurité alimentaire s'aggrave. Le nombre de personnes confrontées à des niveaux d'urgence de la faim (phase 4 de l'IPC/CH) a augmenté de 70 pour cent pendant la saison post-récolte et de 22 pour cent de juin à août 2025 pendant la période de soudure.

Les pays les plus affectés sont le Nigeria, le Cameroun et le Tchad – qui, ensemble, représentent plus de la moitié de la population totale en situation d'insécurité alimentaire. Les personnes déplacées de force sont parmi les plus affectées par la crise alimentaire, soulignant ainsi le besoin urgent d'une action humanitaire renforcée et de solutions à long terme pour lutter efficacement contre la crise alimentaire qui engloutit le Sahel et la région du lac Tchad.

« Le cercle vicieux de la faim en Afrique de l'Ouest et centrale peut être brisé, mais cela nécessite un changement fondamental de notre approche », a déclaré Margot van der Velden, directrice régionale du PAM pour l'Afrique de l'Ouest et centrale. « Nous avons besoin d'un financement rapide, flexible et prévisible pour fournir une assistance vitale aux personnes touchées par les crises, et des investissements massifs dans la préparation, l'action anticipatoire et le renforcement de la résilience pour autonomiser les communautés et réduire les besoins humanitaires. »

L'insécurité alimentaire dans la région est due aux conflits, aux déplacements forcés de population, à l'instabilité économique et aux chocs climatiques. Plus de 10 millions de personnes ont été déplacées de force dans la région, dont un nombre important au Burkina Faso, au Tchad, au Cameroun, en Mauritanie, au Niger, et au Nigeria. Les personnes déplacées de force sont le plus souvent coupées de leurs champs et de leurs pâturages, ce qui rend l'agriculture - vitale pour la sécurité alimentaire - impossible. En outre, les chocs climatiques - en particulier les inondations meurtrières de cette année qui ont touché six millions de personnes - faisant des victimes et détruisant les moyens de subsistance, ont perturbé ainsi la productivité agricole.

« La détérioration continue de la sécurité alimentaire et de la nutrition malgré les efforts significatifs des gouvernements et des partenaires souligne la nécessité d'un changement urgent de paradigme dans la réponse », a déclaré Robert Guei, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l'Afrique de l'Ouest. « Nous devons renforcer et mettre en œuvre des programmes intégrés de résilience dans les pays les plus touchés et au-delà. En outre, nous devons faciliter l'accès des petits exploitants agricoles aux engrais produits localement pour stimuler une production alimentaire durable, abordable et nutritive ».

Les prix élevés des denrées alimentaires et le faible pouvoir d'achat des ménages aggravent la crise, rendant impossible pour de nombreuses familles de s'offrir des aliments nutritifs de base. Ces problèmes économiques sont particulièrement graves dans les pays côtiers tels que le Sénégal, la Guinée, la Sierra Leone et le Nigeria, où le coût de vie est monté en flèche.

Cette situation affecte considérablement l'état nutritionnel des enfants. En 2024, on estime que 16,3 millions d'enfants souffriraient de malnutrition aiguë, dont 5 millions dans sa forme sévère. Les récentes enquêtes nutritionnelles menées au Sahel révèlent également une détérioration de la situation dans plusieurs régions.

« Une bonne nutrition dans les premières années de la vie est le fondement de la survie de l'enfant, de son développement et de sa future vie d'adulte en bonne santé. Chaque dollar investi dans la nutrition rapporte jusqu'à 16 dollars en retombées économiques grâce à l'amélioration de la santé, des résultats scolaires et de la productivité tout au long de la vie », a déclaré le directeur régional de l'UNICEF, Gilles Fagninou. « Nous devons assurer un approvisionnement fiable et suffisant en aliments thérapeutiques pour traiter les enfants de moins de cinq ans dans la région, tout en cherchant à investir sur le long terme pour prévenir en premier lieu la malnutrition. »

Avec un financement suffisant et prévisible, la FAO, l'UNICEF et le PAM continueront à travailler avec les gouvernements nationaux, en intensifiant leurs efforts pour réduire la faim, construire des communautés résilientes, évoluer vers des systèmes alimentaires durables et sortir les gens de la pauvreté grâce à des programmes de renforcement de la résilience.

Depuis 2018, le PAM et l'UNICEF travaillent avec les gouvernements nationaux à travers le Sahel pour s'attaquer aux causes profondes de la faim et construire un système plus robuste et résilient qui fournit des aliments abordables, accessibles et nutritifs aux familles et aux communautés. En utilisant une approche multisectorielle, les deux agences créent plus d'opportunités pour les personnes et les systèmes afin de mieux se préparer à faire face aux chocs et aux crises récurrentes.

Note à l'attention des rédacteurs :

Pour plus d'informations sur le Cadre Harmonisé, veuillez consulter ce site web 

* Les chiffres globaux de la sécurité alimentaire incluent les données du Cadre Harmonisé pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale et celles de l'IPC pour la République centrafricaine. 

Des photos et des vidéos (B-rolls + interviews) sont disponibles ici.

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