La malnutrition dans les camps de réfugiés du Kenya atteint son plus bas niveau
Les progrès accomplis à Dadaab et Kakuma sont le résultat d’un ensemble de mesures comme un approvisionnement plus régulier en aliments culturellement acceptables et en bois de chauffage, la fourniture de cuisinières consommant peu d’énergie et la distribution de savon, afin d’éviter que les réfugiés ne soient contraints d’échanger une partie de leurs vivres contre ces produits de base.
Le soutien doit perdurer
Cependant, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont averti qu’un soutien continu était impératif pour éviter de réduire ces progrès à néant. Les grandes avancées dans la lutte contre le fléau de la malnutrition font toute la différence pour de jeunes enfants et leurs mères.Burkard Oberle, représentant du PAM au Kenya
« Les grandes avancées dans la lutte contre le fléau de la malnutrition font toute la différence pour de jeunes enfants et leurs mères » a déclaré Burkard Oberle représentant du PAM au Kenya. « Il serait criminel de réduire nos efforts maintenant tout simplement parce que nous ne pouvons pas nous n’avons pas les moyens de continuer. Ces personnes ont besoin d’un soutien accru et non diminué ». Selon une étude récente, le taux de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans des trois camps de réfugiés de Dadaab a connu une baisse spectaculaire, passant de 22,2 % l’an dernier à moins de 13 %. Les résultats préliminaires d’une étude menée dans les camps de Kakuma indiquent également une forte tendance à la baisse. Point capital, ces chiffres se situent désormais sous le seuil d’urgence de 15 % et sont aussi les plus faibles jamais enregistrés depuis 2000.
Un niveau de malnutrition toutefois important
Le niveau de malnutrition reste toutefois alarmant. L’anémie est tout aussi inquiétante, avec un taux de 81,4 % chez les enfants – soit en légère hausse par rapport aux chiffres précédents. Une initiative inter-agence s’applique d’ailleurs à la résorber grâce à la distribution d’un sel doublement fortifié à Dadaab et un projet pilote fournissant des « sprinkles » (poudre fortifiée à dissoudre dans les aliments) riches en micronutriments à Kakuma. « Ces problèmes persistent. Il est essentiel de maintenir un niveau élevé d’aide aux réfugiés, qui dépendent entièrement de l’assistance internationale », explique Eddie Gedalof, représentant du HCR au Kenya. Le PAM a assuré les rations alimentaires complètes dans les camps ces derniers mois, garantissant à chaque réfugié les 2 100 kilocalories nécessaires au quotidien ainsi qu’une alimentation de base équilibrée.
En outre, grâce au soutien des donateurs, la quantité de denrées complémentaires et additionnelles a pu être augmentée, il y a davantage de personnel dans les points de santé pour lutter contre la menace permanente du paludisme et d’autres maladies, et les réfugiés sont bien approvisionnés en eau. « Notre expérience nous a appris à ne pas célébrer un tel succès à court terme, mais à redoubler d’efforts pour nous assurer que notre travail continuera à avoir des répercussions aussi positives », déclare Olivia Yambi, représentante de l’UNICEF au Kenya.
Des objectifs à long terme
Une étude récente sur la nutrition souligne qu’il est crucial de poursuivre l’approvisionnement en farine de blé – aliment de base préféré des réfugiés – et de continuer à fournir des rations supplémentaires de denrées riches en micronutriments et de distribuer de manière plus régulière des produits de base non alimentaires, comme le savon. D’autres progrès doivent encore être accomplis pour sensibiliser les mères sur les meilleures méthodes pour alimenter leurs enfants, et développer l’éducation sanitaire dispensée dans les camps. Les trois agences des Nations Unies ont besoin d’un total de 18 millions de dollars (10,5 millions de dollars pour le PAM, 473 000 dollars pour l’UNICEF et 7 millions pour le UNHCR) afin d’assurer le bon déroulement de leurs opérations à Dadaab et Kakuma jusqu’en juin 2008. Au total, 231 000 réfugiés, majoritairement Somaliens et Soudanais, vivent dans les camps de Dadaab et Kakuma. Plus de 40 000 d’entre eux sont des enfants de moins de 5ans.