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Inondations catastrophiques en Ethiopie

GENEVE - L’Ethiopie est frappé par les pires inondations que le pays ait connues depuis les dix dernières années. Différentes régions du pays sont touchées. Les plus importantes rivières ont débordé de leur lit en raison des pluies anormalement abondantes pour la saison.

Des milliers de victimes

Les inondations ont fait des milliers de victimes, tué des centaines de gens, détruit des villages, des maisons, des cultures et des troupeaux entiers. A ce jour, on compte 618 morts suite à deux importantes inondations dans deux régions différentes du pays – dans le sud et l’est. Un chiffre qui devrait être revu à la hausse étant donné que des centaines de personnes sont toujours portées disparues. Les inondations sont relativement courantes durant la saison des pluies qui va du mois de juin à celui de septembre. Mais ces dernières semaines, les inondations ont été particulièrement importantes et intenses. On estime que 70 000 personnes sont touchées par les différentes inondations à travers le pays. Là-dessus, 16 000 sont déplacées.



La situation risque de se détériorer

Les experts estiment que la situation pourrait continuer à se détériorer. Selon l’agence météorologique éthiopienne, on doit s’attendre à ce que la pluviométrie soit au dessus ou dans les moyennes saisonnières au cours des prochains jours.

Dire Dawa


Aux premières heures du 6 août, des inondations ont frappé Dire Dawa, la seconde ville en importance du pays située à 500 kilomètres à l’est de la capitale Addis Abeba. La rivière Dechatu est sortie subitement de son lit, emportant maisons, véhicules, animaux, détruisant marchés et magasins et la plus grande partie de l’infrastructure de la ville.

De plus en plus de victimes

Près de 254 personnes ont trouvé la mort dans cette catastrophe naturelle et 200 sont toujours portées disparues. L’inondation a fait plus de 10 000 victimes et personnes déplacées. Des milliers ont trouvé refuge dans des abris temporaires, comme des écoles ou encore des tentes.

Le PAM apporte de l'aide

Suite à une évaluation de la situation, le PAM va commencer ce week-end la distribution de vivres aux plus vulnérables et leur fournir l’équivalent d’un mois de rations alimentaires comprenant des céréales, de l’huile végétale, un mélange enrichi de soja et de blé ainsi que du sel. Des bâches de plastique, des ustensiles de cuisines et des bidons en provenance de l’entrepôt du PAM à Dire Dawa sont également distribués.

Des inondations provoqueés par la rivière Omo

La rivière Omo qui se jette dans le lac Turkana au Kenya est sorti de son lit entre le 8 et le 13 août provoquant des inondations importantes dans un district de la zone du sud Omo. Près de 14 villages ont été inondés et complètement coupés du reste du pays. A ce jour on compte 364 morts et 8350 personnes déplacées. La région de Omo est éloignée et se trouve à 800 kilomètres de Addis Abeba. Le manque de communication et d’infrastructure fait que les détails du désastre commencent seulement à être connus.

Des pertes désastreuses

Selon un employé du PAM, qui a parcoure la région en bateau pour évaluer les besoins et participer aux opérations de secours et d’évacuation, 2700 animaux sont morts et 760 silos à grains traditionnels ont été emportés par les inondations. La perte de troupeaux entiers est un désastre pour les populations de ces régions, étant donné qu’ils représentent leur source principale de revenus.

Le gouverment éthiopien achemine de l'aide

Le gouvernement éthiopien a dépêché des secours : des biscuits énergétiques, des céréales, de l’huile végétale, des légumineuses, du mélange enrichi en soja et blé, ainsi que des secours non alimentaires : des bidons et des couvertures entre autres. Des hélicoptères auraient également commencé à larguer des vivres.

La nourriture prête à la consommation

Le PAM a un entrepôt de vivres à Awassa, situé à 600 kilomètres de sud Omo d’où les secours vont être acheminés. Les populations sinistrées ont un urgent besoin de nourriture prête à la consommation comme des biscuits énergétiques, car les circonstances ne leur permettent pas de cuisiner ainsi que des tentes, des moustiquaires et des médicaments. Autre sujet d’inquiétude : les maladies liées à l’eau insalubre. Des carcasses d’animaux et des cadavres flottent dans l’eau. Depuis le 15 août, des soldats éthiopiens ont été déployés sur place pour procéder aux opérations de recherche et d’évacuation à l’aide de 15 bateaux et un hélicoptère. Les autorités procèdent à l’achat de gilets de sauvetage ainsi que d’un demi million de sacs qui vont être remplis de sable pour contenir les inondations. Malheureusement, les mauvaises conditions météorologiques nuisent aux opérations de secours, empêchant les hélicoptères d’atterrir.

Région de Amhara affectée par les inondations

Dans la région de Amhara, dans le nord de l’Ethiopie, cinq districts sont touchés par des inondations autour du lac Tana qui ont déplacé 2200 personnes. On estime à 34 000 le nombre de victimes à qui le gouvernement éthiopien fournit des secours. Pour sa part, le PAM a dépêché sur place une équipe pour évaluer les besoins dans les régions les plus touchées. D’autres inondations ont également été signalées ailleurs dans le pays, notamment dans certaines régions du Afar et du Tigré dans le nord de l’Ethiopie et même dans un district de la région de Somalie, qui souffrait de la sécheresse il n’y a pas longtemps encore. Le gouvernement éthiopien a lancé un appel à la communauté internationale pour l’aide à faire face à ces catastrophes. Selon les autorités, le niveau élevé de plusieurs des plus importantes rivières du pays représente une menace.

Des mesures de précaution s'imposent

Des mesures de précaution, comme de renforcer les digues et déplacer les populations les plus vulnérables, doivent être prises si on veut éviter le pire. Le gouvernement a mis en garde les personnes vivant dans les zones les plus susceptibles d’être inondées, leur a demandé d’être prudents et de « prendre touts les précautions nécessaires pour éviter ce qui pourrait devenir une catastrophe nationale ». Une équipe d’évaluation PAM/gouvernement éthiopien/USAID va se rendre à la rivière Awash longue de quelques centaines de kilomètres pour évaluer le nombre de personnes qui pourraient être touchées si l’eau de la rivière dépassait son niveau actuel et si cette dernière sortait de son lit. Des inondations dans cette région auraient un impact catastrophique, étant donné que de nombreuses fermes d’état et de plantations s’y trouvent localisées.