Grave insécurité alimentaire généralisée au Yémen
La dernière analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) confirme que plus de la moitié de la population vit en insécurité alimentaire de niveau "crise" ou "urgence", avec quelques gouvernorats qui voit jusqu’à 70% de leur population luttant pour se nourrir.
Au moins 7 millions de personnes ; un quart de la population ; vivent sous le niveau d’urgence de la sécurité alimentaire (Phase 4 sur les cinq paliers de l’échelle IPC). Cela représente une augmentation de 15% depuis juin 2015. Et 7,3 autres millions de personnes sont en état de Crise (Phase 3).
Le résultat de l'IPC montre clairement l’amplitude énorme de la crise humanitaire au Yémen » a déclaré Jamie McGoldrick, le Coordinateur Humanitaire des Nations Unies au Yémen. « C’est l’une des pires crises dans le monde et la situation continue de s’empirer. Le conflit continue de faire des ravages dans le pays et ses habitants. Il a exacerbé par la vulnérabilité généralisée et a détruit les mécanismes de survie des ménages. En conséquence, l'insécurité alimentaire reste trop élevée.»
Les principaux facteurs de l’insécurité alimentaire sont la pénurie de carburant et les restrictions à l’importation qui ont réduit la disponibilité des produits alimentaires de base dans le pays, qui importe quelque 90% des aliments de base. Les importations de carburant et alimentaire en mars 2016 étaient les plus basses depuis octobre 2015 et ont seulement satisfait 12% des besoins de carburant du pays.
Les prix locaux du blé, quant à eux, était 12 à 15% plus élevé en mai 2016 comparé aux niveaux d'avant-crise, même si les prix mondiaux du blé ont diminué au cours des derniers mois.
Les pénuries de semences et d'engrais ont paralysé la production agricole au Yémen, où environ 50% de la population active gagne sa vie grâce au secteur agricole et aux activités qui y sont liées.
Deux cyclones se sont abattus sur le pays en novembre 2015, ainsi que des crues soudaines et des essaims de criquets en avril 2016, des fléaux auxquels les communautés ont dû faire face, limitant ainsi leur capacité à produire et accéder à la nourriture.
Nous apportons un soutien aux gouvernorats les plus touchés par ces conditions difficiles, mais le conflit actuel, les déplacements et l’accès limité aux terres agricoles et aux zones de pêche continuent de causer des pertes importantes pour l'agriculture et menacent les moyens de subsistance des agriculteurs », a souligné le représentant de la FAO du Yémen Salah El Hajj Hassan. « Avec un accès à de nombreux aliments de base limité par des restrictions à l’importation et au transport, aider les communautés à se nourrir grâce à l’agriculture en basse-cour et aux petites productions aviaires, entre autre, est à présent essentiel. »
« Avec la fluidité de la situation et jusqu'à ce qu'une solution politique soit mise en place, nous continuerons à voir une augmentation du nombre de personnes luttant pour se nourrir ainsi que nourrir leurs familles, et d’avantage de détérioration de la sécurité alimentaire au Yémen », a déclaré Purnima Kashyap, le Réprésentant et Directeur pays du PAM. « Nous lançons un appel à toutes les parties de permettre un accès sans restriction pour la livraison d'une assistance humanitaire aux personnes touchées.»
Environ 3 millions d’enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes ont besoin de services pour traiter ou prévenir la malnutrition aiguë, selon des données de l’UNICEF.
La malnutrition aiguë globale (GAM) a atteint un stade alarmant dans la plupart des gouvernorats du pays, atteignant des niveaux de 25,1% à Taiz lowland et 21,7% à Al Hodeidah.
Les mêmes zones ont vu une diminution importante de la pêche traditionnelle ; d’environ 75% à Taiz et Al Hoeidah. Dans les autres gouvernorats, les opérations de pêche ont diminué de moitié par rapport à 2014.
Dans ces conditions, l’assistance alimentaire et agricole est essentielle pour sauver des vies et les moyens de subsistence au Yémen.
« Entre janvier et avril 2016, près de 3,6 millions de personnes ont reçu une assistance alimentaire d’urgence. Cependant, l’intégralité de cette opération de réponse reste sous-financée, » a dit McGoldrick. « Je lance un appel pressant aux bailleurs de fonds d’augmenter leurs financements humanitaires, pour qu’un plus grand volume d’assistance alimentaire puisse être livré à des millions de personnes supplémentaires qui en ont urgemment besoin. »
L’analyse IPC commun est le produit de plusieurs semaines consacrées au recueil de données. Ces travaux ont été menés dans le cadre du partenariat entre les agences onusiennes, dont l’UNICEF et le PAM, les ONG sous la direction du Food Security Information Systems (FSIS), programme financé par l’Union européenne, et le Secrétariat technique pour la sécurité alimentaire du Ministère de planification et coopération internationale du Yémen.
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A propos de la FAO
La FAO mène les efforts déployés au plan international pour vaincre la faim. Elle aide les pays à moderniser et améliorer leurs pratiques agricoles, forestières et halieutiques et à garantir une bonne nutrition pour tous. La FAO accorde une attention particulière au développement des zones rurales où vivent 70 pour cent des pauvres et des affamés du monde. Pour plus d'informations www.fao.org ou suivre FAO sur Twitter @FAOnews.
A propos du PAM
Le PAM est la plus grande agence humanitaire qui lutte contre la faim dans le monde en distribuant une assistance alimentaire dans les situations d’urgence et en travaillant avec les communautés pour améliorer leur état nutritionnel et renforcer leur résilience. Chaque année, le PAM apporte une assistance à quelques 80 millions de personnes dans près de 80 pays.
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