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Des taux excessifs de malnutrition, une urgence silencieuse en RDC

Des taux excessifs de malnutrition, une urgence silencieuse en  RDC
KINSHASA- Les résultats des enquêtes nutritionnelles menées par le Programme National de Nutrition (PRONANUT) dans les provinces de l’Equateur, des Kasaï Occidental et Oriental, du Katanga et du Maniema, en République Démocratique du Congo révèlent des taux de malnutrition inquiétants chez les enfants de moins de 5 ans.

Le Ministère de la Santé Publique estime ainsi que dans ces cinq provinces, près de 530,000 enfants de moins de 5 ans et plus d’un million de femmes ont besoin d’une prise en charge nutritionnelle  urgente. Dans plusieurs localités les taux de malnutrition aiguë globale sont supérieurs au seuil critique de 10%  et même au delà du seuil d’urgence de 15 % dans certains cas.

 Selon des experts les causes structurelles de ces taux élévés one été aggravées par les conflits, les prix élevés et la crise financière qui a ébranlé l’industrie minière dans l’Ouest et le Sud Est du pays. Sur 90 territoires enquêtés, 52 affichent des taux de malnutrition aiguë de 10%, alors que huit d’entre elles sont en situation d’urgence nutritionnelle avec un taux supérieur à 15 %. La province du Kasaï Oriental est la plus affectée tant en milieu urbain que rural avec trois communes sur cinq qui révèlent des taux supérieurs à 10%. L’enquête débutée en juillet 2009  et conduite par le PRONANUT a reçu le soutien financier et technique  de l’UNICEF et du PAM. Plus de 90 territoires et communes, renfermant près de la moitié de la population de la RDC, ont été enquêtés en collectant des données relatives à la nutrition des femmes et des  enfants,  à la mortalité et à  la consommation alimentaire. Les causes de ces taux élevés de malnutrition sont multiples et diffèrent selon les territoires. De manière générale, le faible accès aux soins de santé et  à l’eau potable, le manque d’hygiène, les pratiques alimentaires inappropriées surtout pour les nourrissons, les enfants et les femmes, ainsi que le  manque d’intrants agricoles et la monoculture représentent les principales causes structurelles.  Dans certaines provinces et territoires,   les effets de ces facteurs structurels ont été aggravés par   des  causes  de nature conjoncturelle telles que la guerre, l’insécurité, la flambée des prix et la crise financière ayant entrainé  l’effondrement de l’exploitation minière qui constituait par le passé la source principale de revenus de beaucoup de ménages. Dans les provinces des Kivus à l’Est du pays, les taux de malnutrition ont diminué grâce aux interventions humanitaires en partenariat avec les communautés, les bailleurs de fonds et les agences. Le gouvernement de la RDC, qui est prêt à s’engager dans la lutte contre cette urgence silencieuse aura besoin du soutien de tous. Les interventions nécessiteront des actions à court terme et à moyen et long terme. A court terme, les personnes malnutries doivent être prises en charge, et des systèmes de surveillance nutritionnelle et d’alerte rapide doivent être établis. Le conseil aux familles avec enfants malnutris et l’assistance agricole aux ménages en insécurité alimentaire sont aussi des éléments clé.                   A moyen et long terme, la prise en charge de la malnutrition doit être intégrée dans toutes les structures de santé, avec des actions de prévention de la malnutrition à base communautaire, et un renforcement du suivi et de la  promotion de la croissance. Les autres actions prioritaires sont : assurer la supplémentation en vitamine A et le déparasitage des enfants, fortifier les aliments de grande consommation, renforcer les interventions dans le domaine agricole, eau et assainissement, le planning familial, l’amélioration de l’accès aux soins de santé et mettre le système de surveillance nutritionnelle à grande échelle.   

Contact

Stephanie Savariaud, Chargée de communication - Ethiopie
Stephanie SAVARIAUD
+251 11 5515188