Des musiciens de hip hop distribuent de la nourriture dans les bidonvilles d'Haïti
Le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) et Yéle Haïti annoncèrent aujourd’hui le lancement d’un nouveau programme conjoint de distribution de nourriture dans deux quartiers considérés les plus violents et vulnérables de la capitale d’Haïti. Fondé par Wyclef Jean, chanteur et compositeur, Yéle Haïti fut crée après le passage de la tempête tropicale Jeanne en 2004.
Enfants, ne craignez pas l’orage parce qu’après l’orage viendra la tranquillité, et c’est de là que sortira le soleil. Yéle HaïtiWyclef Jean, chanteur et compositeur
“Enfants, ne craignez pas l’orage parce qu’après l’orage viendra la tranquillité, et c’est de là que sortira le soleil. Yéle Haïti,” dit Wyclef Jean.
La violence dans les quartiers
Le nombre des distributions de nourriture a diminué de manière significative à Cité Soleil et au Bel Air à cause du danger et de la violence prévalente cette année. Cependant, en juin dernier, Yéle Haïti à l’aide de quelques musiciens de hip-hop du terrain, a pu organiser une distribution de riz, de pois et d’huile végétale à plusieurs familles vivant dans la misère. PAM s’est engagé à fournir les provisions continues dans ces deux zones.
L'éspoir fait défaut à Cité Soleil et Bel Air
Encombrés par un niveau de pauvreté sans précédent, un manque de services et d’infrastructures, Cité Soleil et Bel Air sont les bidonvilles les plus pauvres d’Haïti, pays considéré le plus pauvre de l’Hémisphère de l’Ouest. Le taux de chômage national en Haïti est de 80 pourcent et est encore plus élevé dans ces quartiers où il y a peu d’espoir de trouver de l’emploi. Les égouts à découvert parcourent les cabanes des bas quartiers qui sont souvent construites sur des piles d’ordures.
Le peu d’accès à la nourriture dans ces deux quartiers réduit leurs résidents à adopter des mesures drastiques de nutrition. Un exemple de celles-ci est la cuisson de tartes de boue à base d’argile toxique contenant très peu de vitamines et récolté de la terre où jonchent les déchets. Ils en font une pâte qui est mangeable après sa cuisson au soleil. Cela fait des décennies que l’on a recours à ce genre de nourriture à Cité Soleil.
Yéle Haïti et le PAM apportent de l'espoir dans le quartier
Yéle Haïti et le PAM font des distributions de nourriture deux fois par mois, leur permettant de nourrir approximativement 2,700 personnes par jour; ce nombre est prévu d’augmenter bientôt. Les bénéficiaires, parmi les habitants les plus démunis, sont choisis par les centres communautaires locaux. Les musiciens de hip hop distribuent la nourriture à priori aux femmes qui sont généralement les chefs de famille traditionnels en Haïti.
La collaboration avec Yéle Haïti nous a permis d’atteindre les personnes les plus nécessiteuses d’Haïti, notamment les femmes et les enfants de Cité Soleil et de Bel Air. Mamadou Mbaye, Représentant du PAM Haïti
« La collaboration avec Yéle Haïti nous a permis d’atteindre les personnes les plus nécessiteuses d’Haïti, notamment les femmes et les enfants de Cité Soleil et de Bel Air. Nous sommes, pour cela, très contents de cette nouvelle coopération » dit Mamadou Mbaye, Représentant du PAM Haïti.
La malnutrition est endémique
Haïti est le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental et l’un des pays les plus défavorisés de tous les pays en voie de développement. Il arrive au 153ème rang des 177 pays sur la liste de l’Indicateur de Développement Humain du PNUD (2005). La malnutrition chronique est endémique chez les plus vulnérables ; 42 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de retard de croissance modéré ou grave. Les maladies facilement évitables, comme la malnutrition et la diarrhée, tuent respectivement 28% et 20 % des enfants âgés de 0 à 5 ans.
L’approvisionnement alimentaire ne couvre que 55 % de la population et l’insécurité alimentaire quotidienne touche 40 % des ménages haïtiens. Haïti se retrouve, aux côtés de l’Afghanistan et de la Somalie, parmi les trois pays au monde ayant le pire déficit calorique quotidien par habitant (460 kcal/jour). Quelques 2,4 millions d’Haïtiens ne peuvent même pas se permettre le minimum quotidien de 2 240 calories recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé.