Crise alimentaire au Lesotho suite à la pire sécheresse en 30 ans
Pas assez de récoltes
Près de 400 000 personnes à travers le Lesotho, soit un cinquième de la population, devront faire face à des pénuries alimentaires et seront dépendant de l’aide apportée lorsque la crise atteindra son sommet au premier trimestre 2008. Selon le rapport, les premiers effets de ces pénuries devraient toucher 140 000 personnes dès le troisième trimestre de cette année, notamment à cause du prix des céréales qui grimpe et du peu d’opportunité de travail temporaire dans les champs après une telle saison difficile. La plupart des agriculteurs n’ont rien récolté ou presque.
Le Lesotho n’avait vraiment pas besoin d’une nouvelle saison ravagée, d’autant que de très nombreuses personnes se battent pour survivre malgré les récoltes ratées, la pauvreté extrême et le VIH/SIDA Amir Abdulla, directeur du PAM pour l’Afrique australe.
« Le Lesotho n’avait vraiment pas besoin d’une nouvelle saison ravagée, d’autant que de très nombreuses personnes se battent pour survivre malgré les récoltes ratées, la pauvreté extrême et le VIH/SIDA » a déclaré Amir Abdulla, directeur du PAM pour l’Afrique australe.
« L’augmentation rapide du prix des céréales va accentuer cette situation, et de très nombreuses personnes auront besoin d’aide alimentaire, ne pouvant plus acheter de quoi nourrir leur famille. »
Au total, la production céréalière nationale en 2007 est estimée à 72 000 tonnes, soit 40 % de moins que la moyenne des cinq dernières années, pourtant déjà faible. Les besoins annuels du Lesotho en céréales sont estimés à 360 000 tonnes. En tenant compte des importations commerciales et de l’aide alimentaire actuelle, le rapport estime que 30 000 tonnes de céréales et 6 700 tonnes d’autres aliments, ou leur équivalent en argent, seront nécessaires pour satisfaire les besoin de base de la population du Lesotho.
Outre la baisse des récoltes due à la sécheresse, il y a également eu une réduction de 20 % des zones cultivées par rapport aux cinq dernières années. Un nombre croissant de terres arables n’ont pas été cultivées au cours des deux dernières années suite au climat imprévisible, au manque d’argent pour acheter les matières premières et au manque de main d’œuvre agricole dû aux conséquences du VIH/SIDA.
Hausse des prix
Le rapport souligne également que la pandémie du VIH/SIDA, dont on estime que le taux d’infection s’élève à 31 %, entrave de plus en plus les ressources économiques du pays, causant notamment une pénurie de main d’œuvre en milieu rural. Cependant, le rapport précise que la plus grande source de préoccupation est la perte du pouvoir d’achat causée par les augmentations considérables du prix du maïs. Le coût du maïs blanc en Afrique du Sud, principal fournisseur de maïs dans la région, a triplé en deux ans et est déjà 50 % plus élevé qu’il y a un an. Une hausse répercutée sur les prix au Lesotho.
« Il est vital que le Lesotho dispose de suffisamment de semences, d’engrais et d’accès au crédit en vu des prochaines récoltes afin que le pays ait une chance d’améliorer sa production en 2008, si le climat le permet » a déclaré Henri Josserand, Chef du Système mondial d'information et d'alerte rapide de la FAO.
Le rapport recommande également la diversification des cultures et une plus grande utilisation de cultures résistantes à la sécheresse.