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Aggravation de la faim des enfants en Mauritanie

NOUAKCHOTT - Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a exhorté aujourd’hui la communauté internationale à faire preuve de générosité pour financer son opération d’aide alimentaire. Cette opération est vitale pour permettre à la Mauritanie, un Etat désertique, de traverser la période la plus difficile de l’année.

Manque de nourriture

L’opération humanitaire du PAM en Mauritanie risque de manquer de provisions à la fin du mois de juillet – précisément au moment de l’année, au plus haut de la saison de soudure, où les besoins alimentaires sont les plus élevés. Au total 4 millions de dollars sont nécessaires de toute urgence pour assurer la continuité jusqu’à la fin de l’année.

Catastrophes naturelles en série

Au cours de la décennie passée, la Mauritanie a été victime de catastrophes naturelles en série (inondations, sécheresses, invasions de sauterelles, etc.) laissant les personnes les plus pauvres dans une situation de plus en plus précaire.

« Cette période de soudure s’annonce aussi dure que les années précédentes » a déclaré Sory Ouane, directeur du PAM en Mauritanie. « Les efforts du PAM, du gouvernement et des autres organisations ont fait beaucoup pour aider les pauvres à traverser ces moments difficiles. Mais cette année, nous manquons tout simplement des fonds nécessaires pour continuer à leur venir en aide après le mois de juillet ».

« La somme nécessaire pour les prochains mois n’est pas exorbitante » a-t-il déclaré.

Période difficile de la soudure

Ce sont les réserves de céréales du PAM destinées aux communautés qui risquent de s’épuiser le plus rapidement. Ces réserves permettent aux habitants des villages d’avoir accès à la nourriture au moment où le prix des céréales devient hors de portée pour beaucoup. Si les réserves venaient à manquer, environ 350 000 personnes verraient leurs rations de céréales diminuer de moitié.

Avec l’augmentation du prix des denrées alimentaires en Mauritanie, le prix du bétail a chuté, jusqu’à 22% dans certaines régions. Des rapports d’alerte sur le risque de famine (FEWS NET) ont prévenu dernièrement que les cours élevés limitent le pouvoir d’achat de façon inquiétante et mettent en péril la sécurité alimentaire des foyers.

Endettement

Beaucoup de communautés rurales sont déjà très largement endettées – situation que les réserves de céréales sont censées combattre. La plupart des hommes jeunes ne seront pas là pour travailler la terre pendant la prochaine saison des pluies car ils sont partis trouver du travail dans les principales agglomérations urbaines de Mauritanie.

Le PAM cherche des dons afin de pouvoir acheter et distribuer rapidement les vivres nécessaires.

Taux de malnutrition critiques

Le bien-être nutritionnel des jeunes enfants est particulièrement préoccupant. Il existe plus de 260 centres d’alimentation dans le pays, un chiffre amené à doubler au cours des prochaines semaines dans le cadre d’un projet mis en œuvre par le gouvernement et l’UNICEF. Dans certaines régions, les taux de malnutrition sont déjà très proches du seuil critique reconnu au niveau international et une période de soudure particulièrement difficile ne fera qu’empirer la situation.

Approvisionner

d'abord

les centres

Les centres d’alimentation jouent un rôle important pour éviter qu’une situation de malnutrition modérée ne dégénère au point de mettre la vie de jeunes enfants en danger. L’approvisionnement des centres est une priorité car la moindre pénurie aurait des répercussions graves pour la survie des jeunes enfants.

« Beaucoup de personnes pauvres des zones rurales en Mauritanie – parmi les plus pauvres au monde – dépendent tout simplement du PAM, du gouvernement et des ONG pour traverser la prochaine saison de soudure. Une aide insuffisante à ce moment critique serait un énorme manquement de la part de ceux qui ont les moyens de faire la différence » a déclaré Ouane.

L’opération humanitaire du PAM en Mauritanie a pour objectif de nourrir 382 400 personnes au total en 2006, par le biais des réserves de denrées alimentaires dans les villages, des projets ‘vivres contre travail’ et d’alimentation nutritionnelle pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes et allaitant.