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COP 27 : trois façons d'empêcher la crise climatique de déclencher une tempête de faim

Les dirigeants mondiaux réunis à Charm el-Cheikh, en Égypte doivent agir rapidement pour aider des millions de personnes confrontées à la montée de la faim et de la famine
, Jenny Wilson
Cet article fait partie d'une série qui coïncide avec la conférence des Nations Unies sur le climat de cette année - COP27 - en novembre. Cliquez ci-dessus pour regarder la vidéo et en savoir plus ici

La crise climatique pousse de plus en plus de personnes au bord du gouffre alors que nous faisons face à une année de faim sans précédent. Les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations et les tempêtes augmentent en intensité et en fréquence, affectant la capacité des famille à se nourrir.

Dans des contextes tels que le Yémen, la Somalie et la République démocratique du Congo, où les impacts climatiques se mêlent aux conflits, la famine est une menace omniprésente.

Ainsi, alors que les dirigeants mondiaux se réunissent à Charm el-Cheikh en Égypte pour la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) du 6 au 18 novembre 2022, le Programme alimentaire mondial (PAM) appelle à une action urgente pour soutenir ceux qui sont en première ligne de l'urgence climatique.

Voici trois thématiques sur lesquelles ils doivent se concentrer :

1. Intensifier l'adaptation au climat et les solutions pour éviter, minimiser et traiter les pertes et dommages
Huawa, 37, outside her home in Gigir, Yobe state, destroyed by in October. Photo: WFP/Arete/Khalid Abdulsalam Hamza
Nigéria : Huawa, 37 ans, devant sa maison à Gigir, dans l'État de Yobe, détruite par des inondations en octobre - des événements météorologiques extrêmes détruisent les récoltes et perturbent l'accès des personnes à la nourriture. Photo : PAM/Arete/Khalid Abdulsalam Hamza

Des inondations dévastatrices au Pakistan affectant une personne sur sept dans le pays, aux sécheresses consécutives poussant les gens au bord de la famine dans la Corne de l'Afrique, les phénomènes météorologiques extrêmes se produisent dans toutes les régions du monde.

Les communautés ont besoin de solutions pour se protéger et protéger leur capacité à accéder à suffisamment de nourriture. Les dirigeants mondiaux doivent investir dans des systèmes qui prédisent les aléas climatiques et offrent une protection physique et financière aux plus vulnérables.

Alek, 45, in her farm in Twic country, Warrap state, where WFP has introduced drought-resistant cassava
Soudan du Sud : Alek, 45 ans, cultive du manioc résistant à la sécheresse dans l'État de Warrap du comté de Twic, avec des semences introduites par le PAM - le changement climatique est l'une des principales causes de la crise mondiale de la faim . Photo : PAM/Gabriela Vivacqua

Avant les récentes inondations au Népal, par exemple, le PAM a lancé son programme d'action anticipée - qui utilise des systèmes d'alerte précoce pour assurer une action avant que les catastrophes ne frappent - en transférant de l'argent à plus de 15 000 personnes dans trois des districts les plus durement touchés. Les fonds ont aidé les communautés à se préparer aux inondations, à se protéger et à prévenir les pertes et les dommages ; par exemple, en achetant de la nourriture, en renforçant des maisons ou en déplaçant des personnes vulnérables vers des terrains plus élevés.

2. Investir dans l'action climatique au sein des communautés issues de contextes fragiles
Faduma Mohamed Adan, 54, speaks to a WFP staff member at the Kabasa health centre in Dolow, Somalia.patrick mwangi
Somalie : il est essentiel de répondre aux besoins des personnes contraintes de se déplacer à cause du changement climatique – Faduma, 54 ans, est reçue à Dolow, où elle s'est rendue depuis Dinsor, à plus de 300 km. Photo : PAM/Patrick Mwangi

Ceux qui vivent en première ligne du changement climatique sont aussi souvent touchés par les conflits, les déplacements et les inégalités sociales. Ces communautés ont le plus besoin de soutien, mais elles en reçoivent le moins. Au cours des sept dernières années, les États non fragiles ont reçu 80 fois plus de financement climatique par personne que les États extrêmement fragiles.

Pour lutter contre la crise climatique et veiller à ce que chacun ait suffisamment à manger, nous devons accorder la priorité à l'action et au financement des zones vulnérables et touchées par les conflits, en aidant les communautés à s'adapter au changement climatique, tout en renforçant la paix.

Les projets du PAM se concentrent sur les deux. Par exemple, en Somalie plus tôt cette année, sachant que le pays continuerait d'être en proie à une sécheresse extrême, le PAM a collaboré avec le gouvernement pour diffuser des messages d'alerte précoce à 1,2 million de personnes. Le PAM a également fourni des transferts monétaires à 17 000 personnes vulnérables vivant dans des zones reculées, afin de mieux protéger leur vie et leurs moyens de subsistance.

Alors que certaines parties de la Somalie sont confrontée à une menace imminente de famine, donner la priorité à l'action climatique pour les communautés les plus vulnérables est plus important que jamais. 

3. Transformer les systèmes alimentaires
Namibia: A participant in a WFP-backed smallholder farmer training project in Katima Mulilo, Zamibizi, inspects her crop. Photo: WFP/Luise Shikongo
Namibie : Luise fait partie des 1 800 agriculteurs de Katima Mulilo, Zamibizi, formés par le PAM aux techniques agricoles pour renforcer les systèmes alimentaires. Photo : PAM/Luise Shikongo

L'ensemble des activités qui produisent, transforment et transportent les aliments jusqu'à nos assiettes n'est ni équitable ni durable. D'une part, les phénomènes météorologiques extrêmes provoquent des destructions dans tous les systèmes alimentaires ; d'autre part, les systèmes alimentaires sont les principaux contributeurs au réchauffement climatique. L'agriculture, les transports et la cuisine contribuent tous à des émissions importantes et nocives qui augmentent la température de notre planète.

Le manque de diversité de nos systèmes alimentaires, la dépendance à des pratiques polluantes et l'exposition à des perturbations telles que les conflits menacent la sécurité alimentaire mondiale. Un nombre record de 345 millions de personnes dans 82 pays sont actuellement confrontés à une faim aiguë, contre 282 millions au début de l'année. 

Cela n'a pas besoin d'être une spirale descendante. Nous savons que le monde a assez de nourriture pour tout le monde si elle était simplement distribuée équitablement. Nous avons également les connaissances, la technologie et les solutions innovantes pour inverser la relation négative entre les systèmes alimentaires et le changement climatique.

Ce que fait le PAM 
Yemen: Clearing plants from a canal Seiyun, Hadramawt, after devastating flash floods in 2021. Photo: WFP/Mohammed Awadh
Yémen : des participants à un programme du PAM nettoient un canal à Seiyun, dans l'Hadramaout, après des crues éclair dévastatrices en 2021. Photo : PAM/Mohammed Awadh

Dans 123 pays et territoires, le PAM aide les communautés confrontées aux pires impacts des phénomènes météorologiques extrêmes à renforcer leur résilience face au changement climatique.

Nous travaillons avec les gouvernements locaux pour anticiper les aléas climatiques avant qu'ils ne se transforment en catastrophes, restaurer les écosystèmes et les infrastructures dégradés, protéger les plus vulnérables avec des filets de sécurité financière et donner aux personnes de nouvelles opportunités pour cultiver, cuisiner et alimenter leur maison grâce à l'accès à une énergie propre.

Dans cinq pays du Sahel d'Afrique de l'Ouest et du Centre - Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger - le PAM met en œuvre un programme intégré de résilience qui soutient l'adaptation au climat tout en protégeant les systèmes alimentaires.

A couple in a flooded Peshawar street
Pakistan : un couple cherche la sécurité à Peshawar, frappée par les inondations en août. L'intervention d'urgence est un aspect essentiel du travail du PAM, mais des moyens tels que l'aide en espèces permettent aux populations de se débrouiller à la suite de catastrophes. Photo : Hussain Ali/Agence Andolu via AFP

En pratique, cela signifie réhabiliter les terres, améliorer l'accès des populations à la nourriture et à une alimentation saine, ramener les enfants à l'école et développer des chaînes de valeur pour augmenter les revenus et les emplois verts.

Par exemple, malgré la montée de l'insécurité dans la région, le PAM et les communautés ont réhabilité près de 158 000 hectares de terres dégradées dans le Sahel au cours des quatre dernières années grâce à des initiatives telles que creuser des "demi-lunes" - qui captent et conservent les précipitations dans le sol.

Avec une ambition et une volonté politique accrues, nous pouvons diversifier, décarboner et améliorer la résilience de nos systèmes alimentaires pour faire face simultanément à la crise climatique et à l'insécurité alimentaire.

Les dirigeants mondiaux ont un énorme défi devant eux, mais avec une action mondiale coordonnée, nous pouvons lutter contre la crise climatique.

La COP27 se déroule à Charm el-Cheikh en Égypte du 6 au 18 novembre.

En savoir plus sur l'action climatique du PAM ici

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