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Journée mondiale de l'alimentation: 6 241 512 morts victimes de la faim

ROME - Lors d’un discours prononcé à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, M. James Morris, Directeur exécutif du PAM, a indiqué qu’au 16 octobre, 6 241 512 personnes seraient mortes de faim ou de maladies connexes en 2005.

Il a invité les gouvernements, les organisations d’aide et le secteur privé à redoubler d’efforts au nom des pauvres qui ont faim, et plus particulièrement des enfants.

Alors que le monde est encore sous le choc des images terribles du tremblement de terre au Pakistan, où 20 000 vies humaines ont été anéanties en quelques secondes, M. Morris a lancé un appel à la communauté des donateurs pour qu’elle n’oublie pas que loin des caméras, le pire des meurtriers continue sa besogne.

le nombre de personnes souffrant de faim chronique est aujourd’hui en recrudescence, après des décennies de baisse. Nous perdons du terrainM. James Morris, Directeur exécutif du PAM

"Rares sont ceux qui se rendent compte que la faim et les maladies qu’elle entraîne font davantage de victimes que le SIDA, la malaria et la tuberculose réunis. Pire encore, le nombre de personnes souffrant de faim chronique est aujourd’hui en recrudescence, après des décennies de baisse. Nous perdons du terrain," a affirmé M. Morris.

"Nous pensons que résoudre le problème de la faim chez les enfants permettra de mettre un terme à la faim dans le monde," a ajouté M. Morris.

Le cercle vicieux de la faim

"Si nous pouvons œuvrer tous ensemble pour donner aux enfants d’aujourd’hui une chance de pouvoir exploiter pleinement leur potentiel une fois adultes et mieux les préparer à leur rôle de parents, nous pourrons bel et bien briser le cercle vicieux de la faim et de la pauvreté qui se perpétue d’une génération à l’autre."

M. Morris a déploré le contraste entre la situation des pays développés, où les plus vulnérables bénéficient de prestations particulières – tels que les services sociaux, les indemnités de chômage, les allocations familiales et les compléments de revenu – et la situation des pays en développement où très peu de systèmes de protection sociale existent.

La sécheresse

M. Morris a cité la sécheresse qui frappe actuellement le Niger à titre d’exemple:

"Avec un peu de chance, les récoltes seront bonnes l’année prochaine au Niger. Les pluies seront au rendez-vous, les nuées de criquets pèlerins seront maîtrisables et aucune autre catastrophe ne s’abattra soudain sur le pays. Pourtant, même dans ce cas de figure – et nous sommes encore loin du compte – 450 petits Nigériens mourront chaque jour de maladies liées à la faim pendant la période de soudure. Et encore, cela serait une bonne nouvelle."

Des crises semblables sévissent dans beaucoup d’autres régions du monde, a poursuivi M. Morris.

"En Afrique subsaharienne, les conflits et le VIH/sida viennent se greffer au problème, ce qui aggrave encore la situation. Aujourd’hui, les regards se tournent vers le Malawi où des millions de personnes sont confrontées à une crise alimentaire due au manque de pluies saisonnières et à la chute de la production alimentaire, une conséquence directe du VIH/sida," a ajouté M. Morris.

Les enfants souffrant de la faim

M. Morris a indiqué que sur l’ensemble des enfants souffrant de la faim dans le monde, environ 100 millions étaient actuellement privés de toute assistance.

Venir en aide à ces enfants ainsi qu’à 15 millions de femmes enceintes et de mères allaitantes sous-alimentées elles aussi totalement démunies, représenterait un coût d’environ 5 milliards de dollars par an.

Quelque 2 milliards de dollars pourraient être débloqués par les pays en développement, laissant la prise en charge des 3 milliards restants aux pays développés.

"Il s’agit d’une somme importante? Non, si l’on pense que l’ensemble des pays développés dépensent bien plus que cela chaque semaine en subventions agricoles," a conclu M. Morris.